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Jeudi, 18 avril 2024

Réflexions sur un projet résidentiel en suspens

  • Litige à propos des zones environnantes de l’emplacement de trois bâtiments à démolir, entre le 3967 et le 4003 de la rue Verdun

Par Pierre Lussier

Nous devrions tous nous réjouir du travail minutieux de Bernard Tessier, citoyen exemplaire de Verdun et membre de l’Association des propriétaires et résidents de l’Île-des-Soeurs (APRIDS), qui a compilé les 13 dérogations constituant des entraves aux règlements de zonage en vigueur, dont huit peuvent faire l’objet d’une demande d’ouverture de registre par les résidents des zones environnantes de l’emplacement de trois bâtiments à démolir entre le 3967 et le 4003 de la rue Verdun.

Indépendamment des opinions politiques émises dans cette lettre ouverte, il convient de rappeler le mérite de la recherche de M. Tessier, un ingénieur civil à la retraite qui donne un sérieux coup de main aux responsables du Comité d’action des citoyens et citoyennes de Verdun (CACV). Louise Constantin et son équipe du CACV ont fait campagne contre le projet en affirmant qu’il ne respectait pas le zonage, ne serait-ce qu’au chapitre du nombre de logements prévus de 57 plutôt que six autorisés, et de la hauteur de quatre étages alors que trois étages est le maximum autorisé.

Bernard Tessier s’interroge sur le choix des marges arrière comme prétexte au retrait temporaire du projet. Je lui répondrai que c’est probablement parce que la proximité et la hauteur du bâtiment par rapport à la marge arrière du terrain créent du mécontentement chez des résidents de la rue Joseph à l’arrière du projet. Comment ramener ce projet à un nombre raisonnable de logements sans que le promoteur immobilier perde de l’argent ? Voilà la question.

Le journaliste Pierre Lussier et l’ingénieur à la retraite, Bernard Tessier.

La densification

N’oublions-pas que tout ce secteur de Verdun se trouve à proximité de deux édicules du métro de l’Église et à distance presque égale de la station de métro Verdun. Toujours très populaire chez les urbanistes et les gestionnaires municipaux, le concept de Transit-oriented development ou TOD, a pour but de privilégier un développement immobilier de moyenne à haute densité, structuré autour d’une station de transport en commun à haute capacité comme le métro. On a vu lors de la disparition des installations de la station de radio CKVL rue Gordon, des promoteurs immobiliers proposer la construction de tours d’habitation sur le site alors que les voisins de la rue Gordon s’y opposaient catégoriquement. 

Le secteur résidentiel domine largement le décor urbain de Verdun, même dans son centre-ville avoisinant des rues transversales où dominent les sixplex, triplex, duplex en rangée. Les petits propriétaires résidents comme le citoyen engagé André Julien, de la rue Rielle, seront les premiers à s’opposer avec raison à des immeubles de quatre étages et plus dans leur voisinage immédiat, des bâtiments qui bloquent la vue et cachent le soleil, sans oublier la circulation automobile et les problèmes de stationnement avec l’accroissement du nombre de résidents. Rappelons la levée de boucliers que le maire Georges Bossé avait rencontré avec de tels projets.

Des risques pour la santé ?

Ce qui m’inquiète aussi M. Tessier, c’est l’état du terrain (derrière le triplex au 3967) jadis occupé par Anodisation Verdun, une entreprise de placage par électrolyse très polluante. Rappelons qu’il faut nettoyer les pièces de métal à l’acide avant de les plonger dans des bassins où on fait passer un courant électrique. Qu’en est-il du plomb, de l’arsenic, du chrome, du mercure et des produits corrosifs présents sur ce site ? Le terrain est-il décontaminé ? À une certaine époque, Anodisation Verdun avait même des contrats de modules de cuisines d’avion pour Boeing Aircraft de Seattle.

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