Par Juliana Zerda
Collaboration spéciale
Le bœuf du Québec est reconnu pour sa qualité, résultat du travail que font les producteurs agricoles sur l’alimentation, la valorisation des terres et la protection de l’eau, entre autres. Selon le ministère de l’Agriculture des pêcheries et de l’Alimentation du Québec, il existe environ 4500 fermes productrices de bœuf, la plupart se trouvent entre Chaudière-Appalaches, l’Estrie et l’Outaouais.
Mais pourquoi un journal hyperlocal comme ExploreVerdunIDS voudrait-il publier un article sur la production de bœuf au Québec ? La réponse : une de nos voisines est la propriétaire d’une ferme de production du bœuf nourri à l’herbe. Le diable est aux vaches.
Et non, cela ne veut pas dire que l’ambiance est tendue, au contraire la ferme produit du bœuf de qualité à partir des vaches qui broutent de l’herbe fraîche dans de frais pâturages. « Sans hormones ni antibiotiques, notre cheptel est élevé paisiblement, au rythme de la nature, en marge d’une agriculture de masse ».
C’est notre voisine Marie-Josée Gouin et sa sœur Sylvie, les propriétaires de la ferme, Le diable est aux vaches, localisées à Saint-Julien dans Chaudières- Appalaches. Les deux sœurs ont décidé de reprendre la ferme, laquelle a été dans la famille depuis l’arrivée de leurs premiers ancêtres en 1700. Au début c’était, la grande mère, Léa Létoile Litalien, qui a cultivé la terre, jusqu’au que les parents de Marie-Josée, Leopold Gouin et Marie-Claire Garon, ont repris la ferme dans les années ’40, pour la cultiver d’abord, et par la suite dans les années 1950 commencer l’élevage de bœuf de qualité.
Marie-Josée, et sa sœur ont grandi dans cette culture, habituées à parcourir les différentes expositions agricoles, les deux femmes ont décidé en 2016, de continuer l’héritage familial et poursuivre le travail de leurs ancêtres sur la base d’une culture d’élevage responsable et respectueuse.
Être une femme en agriculture et élevage bovin est une chose très normale pour Marie-Josée, en plus d’avoir été élevée dans cet environnement, elle et sa sœur Sylvie ont décidé de poursuivre leur carrière professionnelle au tour de l’industrie laitière et de l’élevage de bœuf.
D’abord Sylvie, photographe animalière professionnelle, elle a voyagé par plusieurs pays et a développé une expertise très pointue en photographie des vaches d’exposition, photographies que les producteurs utilisent comme outils promotionnels.
Pour sa part, Marie-Josée a étudié agronomie et s’est spécialisée en zootechnie, elle a travaillé pendant six ans avec Holstein Québec et après avec Holstein Canada comme coordonnatrice marketing responsable de faire la promotion de la vache laitière canadienne en Europe. Par la suite, elle a travaillé pendant 18 ans à la Commission de la protection du territoire agricole du Québec, pour protéger les meilleures terres agricoles de la province.
Actuellement, Marie-Josée vient d’être nommée PDG du Conseil des appellations réservées et des termes valorisants pour faire connaître les produits du Québec et sensibiliser le consommateur. L’appellation biologique, l’agneau du Québec, le vin du Québec, le maïs sucré de Neuville, le cidre de glace du Québec et autres, font partie de la liste des appellations réservées que le conseil protège pour donner leur juste valeur.
En plus de son travail au conseil des appellations, Marie-Josée et sa sœur Sylvie sont des entrepreneures agricoles. Dans sa petite ferme, elles sont responsables de l’élevage, la mise en marché, la gestion et la livraison de ses produits, elles vendent directement aux consommateurs. « Nos animaux sont laissés libres dans le pâturage et même dans la forêt, les animaux ne sont pas confinés ni engraissés, ils mangent des feuilles dans la forêt, ce qui donne un goût très gourmet pour des épicuriens ».
Cette femme inspirante est notre voisine depuis 2010. Passionnée et très compétente, Marie-Josée veut faire grandir sa ferme, dans l’objectif de continuer son héritage familial, mais aussi de faire connaître la beauté d’un élevage de bœuf, respectueux de l’environnement, qui fait partie de la tradition québécoise. Son rêve est de perpétuer sa passion « Le futur passe par l’intérêt que les jeunes portent sur l’agriculture, bâtir un business en agriculture prospère, pour intéresser la relève et leur permettre de vivre de l’agriculture ».
Notre futur comme société passe par la protection de la terre, ce sont les agriculteurs et les éleveurs qui nos nourrissent, et des agricultrices comme notre voisine Marie-Josée et sa sœur Sylvie qui vaut la peine de découvrir.