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Dimanche, 09 novembre 2025

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Le déclin de la biodiversité partout même à Verdun

Par Pierre Lussier

Observateur bénévole du Service Canadien de la Faune à titre d’animateur au sein de l’organisme Héritage Laurentien, l’ornithologue Jean-Marc Lacoste en a gros sur le cœur en constatant la non-application de la réglementation très sévère pour la protection des espèces menacées ou en voie de disparition.

En marge de la COP15 sur la biodiversité qui se tient en ce moment à Montréal, où en sommes-nous dans notre environnement immédiat. À ce chapitre, l’arrondissement de Verdun démontre un intérêt véritable pour ces questions malgré ses moyens limités. Cette semaine par exemple, Verdun a rendu hommage à nos concitoyens passionnés de jardinage et de verdissement de l’espace public sans oublier les efforts de compostage et la pollinisation. Verdun plante aussi des arbres et reverdit des espaces déminéralisés partout où c’est possible. Explore confirme d’ailleurs l’engagement de l’arrondissement en publiant la liste des interventions dans nos pages.

Voir la vidéo des martinets ramoneurs, gracieuseté d’Héritage Laurentien.

Éviction des martinets ramoneurs !

Hélas, c’est aux gouvernements supérieurs d’intervenir plus énergiquement lorsqu’il s’agit de participer à la survie d’espèces menacées. Prenons l’exemple du dortoir des martinets ramoneurs dans la cheminée de l’école primaire Notre-Dame-de-la-Paix. Jean-Marc Lacoste a bien documenté ce dossier avec l’aide d’un animateur alors en poste à l’école, Duane Boisclair. En mai 2019, alors qu’il y avait encore une cheminée à cette école, plus de 300 martinets rentraient au bercail pour la nuit selon le calcul de l’ornithologue. En 2020, l’apparence de la cheminée a changé mais il y avait encore des oiseaux qui nichaient à cet endroit. En 2021, il n’y a plus de cheminée à l’école, et en conséquence il n’y a plus de martinets.

Le martinet ramoneur est désigné comme une espèce menacée. Selon le Relevé des oiseaux nicheurs, « entre 1970 et 2019, la population canadienne du Martinets ramoneurs a chuté de 88 %, et au Québec, il ne resterait que quelques milliers de ces couples nicheurs ».

Vous comprendrez qu’il s’agit d’une simple constatation et non d’une accusation contre quiconque. Sachez tout de même, que le Martinet ramoneur est censé être protégé par une Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et le Règlement du gouvernement du Canada, interdisant de détruire ou déranger leurs nids ou leur œufs.

Et l’hirondelle noire ?

Jadis, très présente à Verdun dans les cabanes d’oiseaux installées par la Ville de Verdun, près des Serres, l’hirondelle noire est pratiquement disparue du secteur notamment en raison du manque d’entretien des nichoirs. Le relevé des oiseaux nicheurs précise que l’espèce est carrément en péril, sa population au Québec a chuté de 99 % entre 1970 et 2019. Le martinet ramoneur et l’hirondelle noire sont deux espèces d’oiseaux insectivores qui attrapent au vol leur pitance. Il ne faudrait pas s’étonner de la prolifération des moustiques au bord de l’eau faute de prédateurs. D’autres oiseaux jadis très présents à Verdun sont de plus en plus rares, notamment la paruline orangée en voie de disparition et les sternes qui ont du mal à se reproduire. Le pic à tête rouge est aussi de plus en plus rare.

À titre d’animateur d’Héritage Laurentien, Jean-Marc Lacoste nous a également parlé de la nécessité de protéger certaines plantes comme l’asclépiade dont le rôle est crucial dans la survie du papillon monarque, un papillon migrateur. À proximité de l’aéroport de Dorval, on a fauché un terrain couvert d’asclépiades, perçu comme un champ de mauvaises herbes.

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