« C’est quoi un cauchemar ? »
C’est la première question que la petite Farah a posée à sa bénévole, et Marie a su instantanément qu’elle avait sa place à ses côtés. Pendant trois ans, Marie a été là pour répondre à toutes ses questions, pour l’aider à prendre confiance en elle et pour jouer à des parties endiablées de serpents et échelles. Ce n’était que du bonheur ! Pour Farah, c’était l’occasion de lire sans pression grâce à l’aide de la bienveillante Marie. Parfois, Farah attendait avec Marie que l’autobus du transport adapté arrive la chercher, alors la séance s’étirait, s’étirait…
Au-delà de la lecture, Marie a aussi été officieusement jumelée à un autre membre de la famille. Quelques semaines après avoir commencé la lecture avec Farah, Abir demanda à Marie si elle pouvait, elle aussi, recevoir sa visite hebdomadaire pour l’aider. Qui est Abir ? C’est la maman de Farah. Elle voulait converser en français avec Marie pour améliorer ses compétences. C’est ainsi que cette bénévole dévouée est allée, un matin par semaine, jaser avec Abir, tout simplement. « C’était tellement sympa, elle m’a beaucoup aidée, nous parlions de tout dans une conversation détendue. ».
C’est ainsi que s’est développée une belle complicité entre elles. Abir s’est beaucoup attachée à Marie, une présence amicale qui lui a été très précieuse à l’époque. « Elle était comme une partie de notre famille. » Quant à Farah, Marie la décrit comme une jeune fille rayonnante qui n’était jamais fâchée et appréciait tous les livres qu’elle lui choisissait. Certains livres l’emportaient, nourrissant son imaginaire comme jamais, et Farah plongeait dans l’histoire. Aujourd’hui au secondaire, c’est elle qui lève la main pour demander de faire la lecture en classe, ce qui doit soulager bien plus d’un camarade ! Grâce à ses progrès et sa confiance en elle, Farah n’a plus peur d’affronter la lecture qui est devenue, bien au contraire, un vrai plaisir.
© Julie Durocher