Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
Le 26 novembre – une journée sans rien acheter. Honnêtement, quand est-ce que vous avez passé une journée entière sans rien acheter ? Pas de café, pas de journaux, pas de gâterie – rien, zip, nada ! À l’approche des fêtes, qui constituent une vraie frénésie de consommation, un appel à l’abstinence a peu de chances d’être entendu. Pourtant, cette journée a ses adeptes, de plus en plus nombreux, et qui ne se limitent pas à une seule journée dans leur résolution de freiner la consommation.
De plus en plus endettés
Les ménages canadiens ne mènent pas large. Leur niveau d’endettement est en hausse et devient préoccupant. Une véritable hémorragie financière qui appelle à des solutions rapides. La bonne nouvelle, dans ce cas précis, on peut appliquer l’automédication avec succès. Le remède est simple et éprouvé, sans effets secondaires : limiter la consommation.
Pour bien guérir le mal, il faut en connaître les causes. Tout d’abord, l’argent, en devenant disponible à tous (en quantités variables), nous a donné une fausse idée de notre expertise dans son maniement. Nous reléguons aux banques sa gestion en oubliant que les banques veilleront tout d’abord à leurs propres intérêts, même si elles affirment le contraire. Comme au casino, la maison gagne toujours ! D’ailleurs, l’argent s’est dématérialisé. Qui porte encore sur soi des billets pour régler ses achats ? Pratiquement personne, et ceux qui le font, sont probablement libres de dettes ! L’art de budgéter, de prévoir ses dépenses en fonction des revenus, s’est perdu, car tout le déséquilibre peut se combler par le crédit, excessivement accessible.
Le monde du périssable
La consommation peut devenir une nécessité si les objets acquis ont une espérance de vie raccourcie – la fameuse obsolescence programmée, qui est une pratique commerciale aujourd’hui reconnue et fréquemment dénoncée. Avez-vous essayé de changer la pile d’un iPod, d’un laptop ou d’un cellphone? Il est plus facile d’arracher la Corée du Nord à Kim Jong Un ! Espérons que la pression sociale fera réfléchir les producteurs, qui affirment tous, la main sur le cœur, que l’avenir de la planète le concerne au plus haut point.
L’empire contre-attaque
Il y a des forces du mal pourtant, nullement intéressées à freiner la consommation. Leur rêve est de nous transformer en robots, sans volonté ni jugement, dont la seule ambition serait d’empiler les biens matériels. Il faut limiter aussi notre consommation de l’information, qui est elle-même devenue une denrée, répondant aux lois du marché. C’est une arme redoutable et pernicieuse : on vend les objets, mais aussi des idées, des programmes politiques, des idéologies, des tendances.
Passer toute une journée sans rien acheter revient à exercer une de rares libertés qui sont encore à notre entière disposition. Soyons libres, achetons moins !