Par Marek Zielinski
Recherche de LUZ de Zielinski
Si la Maison de jeunes Point de mire n’existait pas, il faudrait l’inventer au plus vite. Depuis près de 20 ans, l’organisme œuvre auprès des jeunes en leur offrant une vaste gamme d’activités aussi que les camps d’été et d’hiver, la vidéo, le radio et beaucoup d’autres. Le succès et la durabilité viennent en grande partie du fait que les jeunes eux-mêmes en sont initiateurs et concepteurs. Il ne s’agit pas d’offrir aux jeunes des activités clés en main, tout organisées et boutonnées jusqu’au cou. Venez, participez, et rentrez chez vous – et à la prochaine ! Ici, les jeunes sont les instigateurs et exécuteurs, accompagnant leurs projets tout au long de leur cheminement. L’apprentissage se fait dans l’action, empiriquement, en mettant les mains à la pâte.

Point de mire a été fondé en 1987, mais ne prend son envol qu’à l’arrivée de Mario Viboux, un photographe venu faire un reportage photo sur la toxicomanie parmi les jeunes. Plus de 30 ans après, Mario assume toujours la gestion de l’organisme, mais prépare déjà la relève. Marion Rocher, une jeune Française habitant le Québec depuis deux ans, assure la cogestion avant de prendre la barre pleinement, de ses deux mains.

Il faut souligner que les jeunes participent activement au processus décisionnel de l’organisme. Deux jeunes parmi les cinq membres du conseil sont élus démocratiquement et après une campagne électorale en règle par leurs camarades pour siéger au Conseil d’administration. Cette approche permet d’accomplir la mission de l’organisme, qui est de rendre les jeunes actifs, critiques et responsables. Actifs, pour la prise en main de leurs activités, de leur environnement et de leur vie, par extension ; critiques – développer leur sens critique, leur jugement propre pour éviter les écueils et les pièges de la vie, et des influences souvent néfastes auxquelles ils sont exposés ; responsables – pour les inscrire dans la grande causalité de l’existence : chaque action appelle à une réaction ; assumer ses choix permet d’avoir une meilleure prise sur sa vie.
Un vieil adage dit que pour aider quelqu’un pour une journée, donne-lui un poisson à manger ; pour l’aider pour la vie, enseigne-lui à pécher. Durant de nombreuses années, Point de mire organisait les expéditions de pêche pour les jeunes, au Canada et ailleurs dans le monde, pour les initier aux techniques spécifiques, notamment la pêche à la mouche. Le contact avec la nature et la pratique d’une activité ancestrale de l’humain a certainement permis à des centaines des jeunes d’acquérir beaucoup plus que de protéines pour le diner : la prise en charge de sa destinée ; la pleine possession de ses moyens ; la patience ; la capacité de vivre et d’évoluer dans un groupe… toutes ces qualités s’apprennent et se développent. Aujourd’hui, après une pause involontaire due à la pandémie, la Maison des jeunes Point de mire retrouve sa vitesse de croisière et pêche elle-même les jeunes un par un par la variété de ses activités et surtout par la qualité de contacts humains en son sein.

Pour la rubrique Chapeau aux gens et aux lieux de ma communauté