Un commentaire d’Ahmed Chetioui
Collaboration spéciale
Nous entendons et regardons plein de publicité mettant en jeu des personnes âgées, mais sont-ils réellement notre priorité, leur bien-être, leur dignité, leur liberté nous concernent-t-ils vraiment ? Sommes-nous les ainés de demain, l’ainé est-il le centre de nos intérêts ?
Pleins de questions qui attirent mon attention et qui m’amènent à parler des soins et des accompagnements que nous leur devons, qu’ils restent dans la maison qui les a vu naître ou dans une résidence qui les accueille et qui est considéré comme leur demeure.
Mais lorsqu’ils tombent malade, et arrivent au crépuscule de leur vie, certains établissements ont tôt fait de s’en débarrasser, en émettant ce qu’on appelle « un avis de dépassement », car selon certaines résidences, ils ne peuvent pas, ou plus, leur offrir les soins adéquats. Alors qu’ils ont la possibilité de le faire, ayant les moyens humains et matériels pour cela, mais le coût financier inhérent à ces soins, les résidences ou RPA ne veulent pas le supporter. Alors, il existe une alternative, les soins à domicile (SAD), ses derniers désignent l’ensemble des soins médicaux et paramédicaux effectués au domicile du patient, les Docteurs Gaillardetz et Deschenes du CLSC de Verdun on en fait leur cheval de bataille.
Les SAD dans la majorité des cas, sont assurés par des service de soins à domicile des CLSC, répartis sur l’ensemble du territoire. Le suivi des patients en situation de dépendance ou atteints de maladies chroniques, la surveillance au retour d’hospitalisation mais aussi la réalisation de pansements et de prélèvements constitue les soins à domicile les plus fréquemment prodigués. Ils peuvent apporter un soutien, médical et paramédical, ils peuvent accompagner les professionnels de soins des résidences, et offrir aussi une prise en charge dans les soins de fin de vie.
Autre alternative qui n’est pas utopique et qui soulagerait les hôpitaux, c’est l’hospitalisation à domicile ou HAD, une forme d’hospitalisation qui concerne les malades atteints de pathologies graves, aiguës ou chroniques qui, en l’absence de prise en charge en structure d’hospitalisation à domicile, relèveraient d’une hospitalisation complète. Elle permet d’assurer au domicile des soins médicaux et paramédicaux importants, pour une période limitée, mais renouvelable en fonction de l’évolution de l’état de santé.
Ces soins peuvent être ponctuels, notamment en cas de maladies non stabilisées (par exemple, une chimiothérapie), des soins de réadaptation au domicile (post chirurgicaux, traitement du cancer…) et bien entendu des soins palliatifs
L’HAD intervient exclusivement sur prescription médicale et avec l’accord du médecin de famille ou du médecin hospitalier. C’est lui qui assure la prise en charge médicale tout au long du séjour. L’HAD est une alternative à l’hospitalisation : la qualité de l’hôpital et le confort de la maison.
Si nous pensons que nos ainés, à l’instar des autres franges de la société, sont une priorité, les aides gouvernementales doivent être conséquentes. Ainsi différentes aides pourraient être envisagées pour les personnes souhaitant recevoir des soins palliatifs à domicile et pour leurs proches. La personne qui a besoin d’un accompagnement en fin de vie pourrait demander une allocation personnelle d’autonomie (APA), une aide qui, si elle existait, serait faite auprès d’un Fonds national d’action sociale de l’assurance maladie, qui pourrait voir le jour, mais aussi augmenter le crédit d’impôt, pour maintien à domicile, qui est pour l’instant dérisoire.
Tout cela n’est nullement utopique, il est à notre portée, le gouvernement actuel ou celui à venir devrait y penser sérieusement, et y mettre les moyens et l’énergie nécessaire, nous devons bien cela à ceux qui ont bâti le Québec, et à nous, les ainés de demain.