De toutes les époques, les bonbons ont sucré la salive de nos enfants et excité les jours les plus sombres. Ceux de mon enfance se tenaient en deux sacs de papier kraft.
L’un mélangeait les boules noires, les lunes de miel, les fameux outils, la pipe de réglisse, les bananes à la guimauve, la gomme Bazooka, ou ma préférée « Thrill » qui goûtait le savon. Sans oublier les cigarettes « Popeye » … le vieux marin !
Dans un deuxième sac, les pétards de mon frère : un étroit ruban rouge dissimulait une lignée de points texturés, sur lesquels, à l’aide d’une roche et de sa dextérité, il faisait sursauter ses amis qui se bouchaient les oreilles à deux mains. Et là, un petit nuage d’une douce poussière s’élevait comme celle de son idole, Michel Le Magicien.
Pas de sac assez grand pour les retailles d’hosties si fragiles : elles se laissaient balancer accrochées à un doigt, bien loin des genoux.
Les bonbons de toutes les saisons.
Lou Drouin