Quelques jours après le début du confinement imposé par le gouvernement Legault à tous les Québécois, plusieurs citoyens ont décidé d’afficher des arcs-en-ciel à leur fenêtre suivie du désormais célèbre slogan #ÇaVaBienAller. D’abord initiée par les mamans italiennes, le phénomène a tôt fait de gagner les cœurs des confinés du monde entier. Ainsi, l’intention derrière la représentation de l’arc-en-ciel et sa maxime avait pour but de s’encourager mutuellement sans rien demander en retour. Considérer qu’on est tous sur le même bateau, aux prises avec les mêmes difficultés. Le plus important étant l’empathie, l’empathie pour l’autre, et ce, même s’il nous est étranger. »
Au fil des semaines, le mouvement a pris de l’ampleur au point de faire l’objet d’une émission de télévision et d’être mis en branle visuellement à une échelle grandiose. De ce fait, plusieurs travailleurs de première ligne et de services essentiels peuvent à la fin de leurs très longues journées de travail ressentir le grand appui de la population grâce à certains bâtiments désormais illuminés par les sept couleurs de l’arc-en-ciel. Parmi les plus flamboyants, notons le mat du stade olympique, le pont Champlain, le pont Jacques-Cartier ainsi que la Biosphère du Parc Jean-Drapeau.
Certes, ce mouvement coloré apporte un support d’espoir plus que nécessaire en ces temps difficiles et inusités. Or, en plus, il se veut le témoin d’une force d’entraide, d’un ralliement positif que nous avions peut-être un peu oublié en tant que peuple. Nous en étions même venus à nous questionner sur notre devise « Je me souviens ». Nous nous souvenions de quoi au juste? De nos sacrifices? De notre identité? De nos accomplissements?
Bien qu’elle ne soit pas totalement terminée, la pandémie liée à la COVID19 semble vouloir montrer des signes d’essoufflement graduels. Malgré les morts et les conséquences liés au confinement, le virus aura pour bénéfices secondaires certains éléments plutôt positifs. D’une part, nous avons redécouvert plusieurs traits de résilience de notre peuple en faisant preuve d’une grande puissance créative face à l’adversité. Deuxièmement, nous avons pu constater ensemble que nous nous devions de repenser de fonds en comble nos façons de prendre soin des plus démunis de notre société; les pauvres, les malades, les sans-abris et les personnes âgées.
L’avenir nous dira rapidement si nous nous souviendrons! Si, en tant que société, nous saurons tirer des leçons de cette longue pause ou nous avons tous dû sortir de nos zones de confort. Comme humain, comme travailleur, comme parent, comme enfant, comme amis ou comme aidants naturels, nous allons tous progressivement devoir réapprendre à vivre avec une nouvelle fleur d’empathie et de tolérance à la boutonnière. Et pourquoi ne pas désormais afficher un lys multicolore pour illustrer ce qui restera à notre mémoire, mais aussi, pour témoigner de toutes les couleurs de la force d’un peuple que nous sommes redevenus!
Manon Savoie
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