Texte de Carole Pelletier
Enthousiaste, déterminée, les yeux pétillants et esquissant un immense sourire: c’est dans cet état d’esprit que nous avons rencontré la skieuse verdunoise Léanne Aubut-Laurin.
Léanne a commencé à skier à l’âge de deux ans et, même si elle a tâté avec un égal bonheur la natation, le tennis et le soccer, c’est le ski qui l’a emporté. Question d’agrémenter son été, elle fait aussi beaucoup de vélo de route. Aujourd’hui, elle fait partie de l’équipe Élite de la division laurentienne de ski (EDSL), dans le groupe des 14-15-16 ans.
Dans quelques jours, Léanne s’envolera pour l’Île-du-Prince-Édouard et y disputera les Jeux du Canada, qui ont lieu aux quatre ans. Pour y arriver, Léanne a dû d’abord passer en janvier par la sélection régionale – dans son cas celle de la division laurentienne ; de quelque 80 skieurs, 28 ont été choisis.
Ils se sont ensuite présentés à la sélection québécoise. Pour celle-ci, qui avait lieu au Saguenay-Lac-St-Jean, ce sont environ 80 skieurs de toute la province qui s’y sont rencontrés. Il leur fallait dans la même semaine compétitionner dans toutes les disciplines : vitesse, slalom géant et slalom. On a appris aux jeunes athlètes à gérer la pression et à apprécier le moment qu’ils vivent. Finalement, de cette sélection ont émergé les 14 skieurs québécois, sept garçons et sept filles, qui affronteront les autres skieurs canadiens aux Jeux. La division laurentienne s’est montrée particulièrement solide puisque 10 des 14 skieurs sélectionnés en proviennent.
Quels sont les objectifs de Léanne pour les Jeux ? Sans hésiter, les mots fusent : faire de son mieux, avoir du plaisir mais surtout gagner ; elle n’a pas peur de le dire.
Comment devient-on skieuse d’élite ?
Outre le talent bien évidemment, il faut travailler très fort. Ce qui est important, c’est la préparation. La division laurentienne a une approche très fouillée en la matière : on travaille en équipe, on cible tout autant l’approche physique que la notion de la préparation mentale et on commence très tôt – début mai – pour la saison. L’accent est mis non seulement sur le développement de l’athlète, mais aussi sur celui de l’individu.
Au-delà de la pratique quasi-quotidienne, l’équipe Élite « suit la neige ». Cette année, il y a eu trois camps d’entraînement : un premier en France, un deuxième au Chili, puis un dernier dans l’Ouest canadien, juste avant les vacances de Noël. Et il y a les compétitions comme celles à laquelle Léanne s’apprête à participer.
De quoi ont l’air les journées d’une skieuse d’élite ?
Léanne est à mi-chemin de son secondaire III. Elle a donc, comme tous les jeunes de son âge, un programme scolaire à respecter. Elle étudie, elle passe ses examens, comme les autres. Elle bénéficie de certains arrangements puisqu’elle doit s’entraîner deux demi-journées par semaine en plus des vendredis, samedis et dimanches. En plus, il y a les compétitions et les camps d’entraînement. Le prix à payer est l’excellence scolaire ; elle se doit donc de réussir et elle a de très bonnes notes. Ses matières préférées ? Les sciences et les mathématiques.
Les journées de camp ont un rythme rapide : lever vers 6 heures, petit déjeuner, entraînement en piste ponctué du lunch et, à 16 heures, étirement et debriefing. Ensuite c’est le souper. Et après tout ça ? Études et travaux scolaires !
Et les samedis soir ? Elle rit.
Son monde, c’est la famille, l’école et l’équipe laurentienne. « C’est une équipe tricotée serrée. Le ski est un sport individuel mais c’est l’équipe qui forme et c’est là que sont les amis puisqu’on passe beaucoup de temps ensemble et qu’on partage les objectifs. » Son coach, Frédéric Deslongchamps, est « le meilleur au monde ». Il agit également à titre de chef de la délégation de ski alpin pour les Jeux du Canada.
De quoi est fait l’avenir ?
Dès le lendemain des Jeux du Canada commencent les compétitions québécoises. Léanne aspire à faire partie de l’équipe du Québec dans trois ou quatre ans et, qui sait, suivra peut-être une appartenance à l’équipe canadienne. Les membres de celle-ci sont sur le circuit des Coupes du monde et des Jeux olympiques. Mais, c’est loin et on prend les étapes une à la fois.
Et, au-delà du ski ? Petite hésitation… devenir avocate comme papa, maman et grand-papa.