Par Pierre Lussier
En cette période d’inflation qui fait grimper le prix des aliments, le comité exécutif de la Ville de Montréal met un peu de baume sur nos porte-monnaie franchement dégarnis, en octroyant 10 M $ pour bonifier et rénover nos jardins communautaires et créer de nouveaux espaces à cultiver.
À sa sortie du comité exécutif mercredi dernier, la mairesse de Verdun Marie-Andrée Mauger était particulièrement fière d’annoncer l’adoption d’un règlement d’emprunt de 10 M$ sur 10 ans, qui permettra la réfection des jardins existants et l’accroissement des espaces disponibles dans les arrondissements.
Rappelons que la mairesse de Verdun est responsable de la transition écologique et de l’environnement au sein du comité exécutif, d’où sa grande préoccupation pour la nature en ville et l’agriculture urbaine. « Pour la première fois en 20 ans, la Ville offrira un soutien financier aux arrondissements pour l’agriculture urbaine », a-t-elle précisé.
Actuellement, la liste d’attente pour un jardin communautaire peut atteindre sept ans dans certains secteurs de la métropole, tellement les jardins communautaires suscitent l’engouement du public. Les gens de Verdun qui font une demande le savent bien. Les délais sont très longs et ceux qui cultivent leur petit carré depuis plusieurs années ne sont pas prêts à le céder avec raison.
Une Stratégie d’agriculture urbaine 2021-2026 a été adoptée l’an dernier par l’administration Plante. Cette stratégie constitue le fer de lance pour encourager des activités d’horticulture partout où des espaces sont disponibles, y compris sur les toitures à l’exemple du succès incontestable des Fermes Lufa dans Ahuntsic-Cartierville.
On aura bien compris que Monsieur et Madame Tout le Monde ne vont pas vendre des poireaux ou des courgettes au coin de la rue. Toutefois, le carré cultivé par des familles dans les jardins communautaires peut leur permettre de compléter leur panier d’épicerie… tout en profitant de ce hobby en compagnie de voisins. En investissant pour mettre aux normes et rénover des installations désuètes, il faut espérer qu’on trouvera un moyen pour éloigner nos petits gourmands comme les écureuils et les marmottes qui raffolent de nos légumes.
Montréal, capitale de l’agriculture urbaine
Pour sa part, la mairesse de Montréal Valérie Plante a affirmé que cet argent permettra d’enraciner la nature en ville et de favoriser la biodiversité tout en améliorant l’accès à des aliments abordables. La candidate Kaïla Amaya-Munro, élue conseillère d’arrondissement en novembre dernier, parlait de son désir de s’impliquer dans l’agriculture urbaine, souhaitant la rénovation et l’utilisation des serres à des fins de production horticole. La nouvelle de cet octroi va sûrement la motiver encore plus.
Éric Duchemin, directeur du Laboratoire sur l’agriculture urbaine et professeur à l’UQAM, affirmait au Devoir en 2021, que les initiatives municipales en matière de jardinage, ont fait de Montréal LA capitale de l’agriculture urbaine dans le monde. Cette affirmation semble bien se confirmer.