Un billet de Jean-Guy Marceau
C’est assez la tourtière, la dinde, la bûche de NoWell, les drinks et les réunions de famille ! Vivement janvier, les résolutions que l’on ne tient jamais et le « graillon » autour de la taille. C’est assez formidable ce qu’un être humain, normalement constitué, peut se farcir comme bouffe en si peu de temps. Le marathon des calories est terminé. Je dis adieu au bon pain de Toledo, aux délicieux fromages de Copette, à la succulente pizza de Pizza 900, aux déjeuners cochons de Janine et aux bonnes bières du Trèfle.
Sept heures du mat, 15 janvier 2023. Seul dans ma salle de bain, j’affronte mon pèse-personne qui brille dans la pénombre comme un zircon « cheap » dans la vitrine d’une brocante poussiéreuse. Je sors l’objet avec le bout de mes pieds, enlève mes pantoufles et retire ma robe de chambre de vieux garçon, qui pèse à elle seule au moins huit livres. J’approche timidement de la chose, pose un premier pied et, n’écoutant que mon courage, effectue le transfert de l’autre pied. Face au mur, un peu honteux, j’attends le verdict. La surprise n’est pas si grande, et mon nouveau poids confirme la réalité. J’ai, comme un alpiniste piteux, atteint le sommet. Triste constat. À chaque année c’est la même histoire, j’accuse les commerçants de Verdun d’offrir tant de bonnes choses aux pauvres résidents que nous sommes. Je sors des toilettes comme on sort du confessionnal. Évidemment je me condamne et je m’impose une pénitence sérieuse : perdre 10 libres dans les plus brefs délais. Reprendre mes bonnes habitudes, marcher tous les jours, faire de l’exercice, j’ai fait la crêpe trop longtemps… c’est la catastrophe. Une copine, pour m’encourager, me dit que la bedaine, c’est le respect d’un homme ; en me voyant dans le miroir, je constate que je suis très respectueux.
Toutes ces gâteries aussi, comment résister ? Tous les prétextes sont bons lorsque comme moi, vous êtes un épicurien de premier ordre. Je me dis souvent qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien… des petites phrases réconfortantes qui excusent tout. Bref, j’ai l’intention de bouder pour quelques mois les riches saveurs de la table et me refaire une santé, me reprendre bien en main. Je vous souhaite en ce début d’année de bien vivre votre vie, de profiter des petits plaisirs (pas nécessairement gastronomiques) qui se trouvent sur votre chemin. Prendre soin de votre santé avant tout, c’est notre cadeau le plus précieux. Offrir plein d’amour, parce que j’ai compris en vieillissant que plus vous en donnez, plus vous en recevez, et ça, c’est formidable. Je vous reviens bientôt, d’ici là, j’aurai sans doute pris d’autres bonnes résolutions que je mettrai en pratique… quoi ? Vous en doutez ?