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Lundi, 20 janvier 2025

Deux journées mondiales plus que nécessaires

Dans notre exploration du calendrier des journées mondiales dignes d’intérêt, nous proposons quelques réflexions sur les deux clartés de jour que la première semaine du mars nous réserve : le 1er mars, la Journée mondiale du compliment ; trois jours plus tard, celle de l’obésité.

Deux textes de Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski

Si la première relève de la sphère de la vie personnelle, la deuxième invite à se pencher sur un phénomène mondial d’une croissance fulgurante.

T’es bon(ne), t’es capable!

D’entrée de jeu, je dois avouer que je suis un très mauvais « preneur » de compliments. Ils m’agacent plus qu’autre chose. La frontière entre un compliment venant du cœur pur, en comparaison à une flatterie plus ou moins intéressée… est restée pour moi désespérément floue et brouillée durant pratiquement toute ma vie.

Était-ce à cause des adultes de mon entourage qui manquaient de sincérité durant mon enfance et qui distribuaient les compliments à profusion sans y croire, par pression sociale ou par politesse mal placée ? Ou en raison du manque total de compliments envers les autres, car en offrir sur un plateau d’argent nous priverait de quelque chose, nous diminuerait ? La seconde attitude prévalait face aux enfants, à qui on refusait tout compliment pour leur éviter la grande tête et pour cultiver leur modestie. Mission réussie !

Aujourd’hui, j’en donne, des compliments, à la pelle, mais je suis toujours aussi gêné de les recevoir. L’imposteur en moi jaillit à la moindre tape sur l’épaule, au moindre pincement de joue (cette manière d’exprimer son admiration trouve, heureusement, de moins en moins d’adeptes) et s’en veut d’avoir été démasqué si facilement! Mais j’y travaille. Et j’y arrive. On est encore loin du pétage des bretelles, mais le torse se bombe un peu, la posture se redresse et je passe le reste de la journée à siffloter une mélodie gaie!

Il faut dire que j’évolue dans un milieu qui veille à ce que je m’entraîne quotidiennement à ce jeu (merci à ma famille et mes camarades d’Explore – Qui ça ?). Le comble, il m’arrive de plus en plus souvent de m’auto-complimenter, moi qui me croyais à tout jamais disqualifié de cette discipline !

Texte publié par le New York Times – How to Accept a Compliment — Even if It’s From Yourself

Les cas d’obésité et de surpoids ont fortement augmenté chez les plus petits depuis le début de la crise sanitaire, selon une étude menée… par Santé Publique France.

Un problème de poids à ne pas prendre à la légère

Dans cette série de textes succulents rédigés par notre chroniqueur local au talent universel – cette suite logique de textes qui traite des bons et des grands jours inscrits à l’éphéméride du calendrier – on souligne de deux traits cette cause par une journée mondiale prête moins bien à la légèreté, sans jeu de mots.

Depuis plusieurs décennies, une « autre grosse » pandémie fait des ravages partout dans le monde : l’obésité. Considérée aujourd’hui comme une maladie, l’obésité dérange, irrite, créé de la discrimination contre un large pan de la société. Beaucoup de travail et d’efforts ont été fait pour mettre au point des diètes et pour intervenir sur les causes externes, physiques et mesurables (maudites calories!). Mais la maladie progresse, parfois à vue d’œil. On mise désormais sur la perception du phénomène, sur ses causes psychologiques et externes ; on parle des substances obésogènes, abondamment utilisées dans les produits alimentaires ultra-transformés, qui favorisent l’accumulation de la graisse.

Réduire le problème de l’obésité à la sédentarité et à la gloutonnerie est non seulement erroné mais dangereux, car cela fait passer une multitude d’autres facteurs sous le radar. S’il y a une maladie de la civilisation, l’obésité coche toutes les cases appropriées pour remporter le titre. Elle est devenue indissociable de l’autre grand combat de l’humanité : l’environnement. 

Avec le néologisme malbouffe, peut-on s’étonner de voir l’obésité prendre du poids !

Reconnaître l’importance cruciale des causes externes et indépendantes de l’individu concerné n’équivaut pas à la promotion ou encore moins à la glorification de l’obésité (ces deux phénomènes existent pourtant, malheureusement).

Le temps de blâmer est du reste passé date ! Celui qui reste doit être employé à trouver des solutions ensemble.

Un modeste début pourrait être aussi simple que de… complimenter quelqu’un, reconnaître sa valeur propre. Je crois fermement qu’on peut bâtir un monde nouveau rien qu’avec ça. 

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