ELECTIONS MUNICIPALES
Par Pierre Lussier
Est-ce le décor religieux qui a calmé les esprits et favoriser des échanges sans éclat de voix ou tout simplement ? Ou est-ce l’expérience de l’Association des propriétaires et résidents de L’Île-des-Soeurs (APRIDS) en matière de débat qui a permis de moduler tout doucement les interventions des candidats à la mairie de Verdun ?
L’animatrice Annie Corriveau a lu les très nombreuses questions des citoyens adressées ou non à un des candidats pendant environ une heure et demie. Des sujets aussi variés que l’état du Parc Lacoursière et son étang, la passerelle ou le pont entre L’Île et la terre ferme, la sécurité des piétons et des cyclistes, la plantation d’arbres qu’on souhaite augmenter une fois de plus ainsi que l’arrivée prochaine du REM ont retenu l’attention.
On a compris à un moment que le candidat d’Ensemble Montréal, Antoine Richard, reprochait la tolérance de l’ancienne administration pour la construction d’un immeuble de 47 étages non souhaité mais réalisé dans un projet de la pointe sud. En fait, le zonage permettait cette réalisation et le conseil d’arrondissement incluant le maire Parenteau ont pris conscience qu’on ne pouvait revenir en arrière sans risquer des poursuites.
En contrepartie, Marie-Andrée Mauger a rappelé des transactions certes légales de revente rapide d’immeubles mais discutables sur le plan moral et éthique, selon elle. Antoine Richard soutient qu’il a agi en toute transparence. Le candidat d’Ensemble Montréal se dit pragmatique dans son engagement en politique. On perçoit ici les différences entre les deux grands partis municipaux à la lumière de cette rencontre. Se disant pragmatique, Richard veut un pont parce qu’il veut que ça reste pour longtemps alors que Mauger privilégie une passerelle qui coûte moins cher et qui ne deviendra pas un raccourci pour les automobilistes aux heures de pointe. Par exemple, pour le recyclage, Richard ne veut pas de mesures contraignantes mais plutôt de la sensibilisation.
Présent à ce débat, l’ex-maire de Verdun, Claude Trudel, a souligné par la suite sur Facebook : « le cran remarquable de la candidate Jayoti Nanda, de Mouvement Montréal, qui n’a pas hésité pleinement aux échanges malgré un handicap linguistique évident ». Pas facile à suivre cette jeune femme qui visiblement ne saisissait pas vraiment la question de l’animatrice. Qu’importe.
Selon Daniel Manseau, président de l’APRIDS, la rencontre a réuni 62 personnes, sans compter les gens rivés à leur portable pour suivre la retransmission du débat. Les moyens de diffusion étaient sommaires ce qui hélas rendait l’écoute laborieuse.