Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski
Le jeune Sylvain Savaria a grandi à Verdun qui, dans les années 70, était en proie à de nombreux feux, dû aux facteurs multiples, notamment l’omniprésence des hangars dans les cours intérieures. Des camions de pompiers, il en a vu pratiquement chaque semaine. Et des visages aussi, de ces hommes pas ordinaires qu’il qualifie de soldats urbains, entièrement voués à protéger et servir leurs concitoyens, parfois au prix de leur propre vie. L’un de ces visages revenait souvent, assez souvent, pour rester gravé dans sa mémoire. Il lui doit l’éveil de sa vocation : à 20 ans, il devient pompier pour à son tour protéger ses voisins, son quartier, sa ville.
Des années plus tard, son fils jouera dans la même équipe que le jeune Maxime Houle. Lors d’une visite à la caserne à l’âge pour son 10e anniversaire, Maxime découvrira et le monde des pompiers et sa propre fascination pour cette fratrie. Il s’imagine déjà en uniforme du pompier, en haut d’une échelle, à maîtriser le feu et sauver des vies. Cette passion, il la concrétise au prix de longs efforts à l’aube de sa trentaine. Il est aujourd’hui marié à Anie Lavoie, la petite-fille de Pierre Lavoie, le même pompier qui a attisé la passion de Sylvain des années plus tôt. Le cercle se ferme, le miracle s’accomplit.
2300 femmes et hommes,
corps et âme voués à la protection
de la population de l’Île de Montréal
Aujourd’hui, après 26 ans de service, Sylvain jouit d’une retraite bien méritée. Il reste actif pourtant, ayant toujours à cœur la sécurité de ses concitoyens. Il milite en faveur de la prévention, de l’élaboration et de l’application des normes de construction favorisant la sécurité. Il développe aussi un projet dont nous parlerons avec lui au moment propice, lors de son lancement.

Le service de la protection contre les incendies est aujourd’hui une fratrie de 2300 femmes et hommes, corps et âme voués à la protection de la population de l’Île de Montréal. Regroupés en 67 casernes, ces gens extraordinaires (ce n’est pas juste une formule de politesse, nous y reviendrons plus tard) assurent la vigilance permanente de 24 h/7 jours selon un système de quatre équipes bien rodées, qui tient également compte de leur vie familiale, en dehors de leur caserne. Maxime en est l’exemple éloquent : devenu pompier il y a un an et demi, il harmonise son travail et sa vie de famille, sans que l’un prédomine sur l’autre. Lexie, sa fille de 4 ans, peut bénéficier de la présence de son papa, qu’elle considère comme son héros (avec raison). Qui sait, peut-être une autre vocation est en train de naître : elle endosse déjà fièrement son costume de pompière !
Seuls les plus motivés persistent
et seuls les mieux formés
intègrent le service…
Comment devient-on un pompier/pompière ? La route est longue, et il y a une bonne raison pour cela. Malgré toutes les avancées technologiques, tant au niveau des outils pour combattre le feu que de l’équipement individuel, le risque demeure. La fatalité est fort heureusement très faible, mais le danger est tout aussi réel. Plusieurs pompiers développent au cours des années des cancers liés à l’exposition à la fumée et aux gaz toxiques. La formation requise englobe tous les aspects du métier et peut durer plusieurs années, avec des examens exigeants à chaque étape intermédiaire. Seuls les plus motivés persistent et seuls les mieux formés intègrent le service — les qualifier des gens extraordinaires n’a alors rien de gratuit (veuillez suivre les liens vers les établissements de formation ci-dessous).
Depuis le 8 mars 2021, M. Richard Liebmann a pris la direction du service de sécurité incendie de Montréal. L’occasion est parfaite pour souligner et saluer l’excellent travail du corps de pompiers et peut-être encourager quelques jeunes femmes et hommes à envisager cette voie, certes exigeante, mais si gratifiante également.
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Trois liens à visiter