Paruline à tête cendrée
Setophaga magnolia
Magnolia warbler
Ordre passeriformes
Famille parulides
Texte de Mario Lefebvre
La paruline à tête cendrée femelle se plaît à jouer à cache-cache avec moi.
Chaque semaine, je vous fais la description d’une nouvelle espèce d’oiseau que j’ai photographiée. Un matin, en savourant doucement mon café alors que j’observais arbres et arbustes qui bordent la cour, cette paruline à tête cendrée est venue me rendre visite.
Je prends le temps qu’il me faut pour faire le vide et capte de mon œil alerte un volatile nouveau. Moi, ça me passionne. La nature entourant cet oiseau regorge de couleurs et la scène se dévoile sous mes yeux. Artiste ou bohémien, mon tempérament de rêveur vous rejoint-il ?
Ce passereau aux couleurs vives est beau à voir. D’une longueur de douze centimètres et d’une envergure d’ailes de dix-neuf centimètres, il est agile comme pas un. Le mâle possède des stries noires sur la poitrine. Sa tête complètement grise ou cendrée se démarque du jaune vif de son poitrail. Petit bec fin, haut sur pattes, il aime bien relever la queue et faire voir ses sous-caudales blanches se terminant par un bout noir arrondi. Sur les photos, il s’agit de la femelle, ses couleurs sont moins éclatantes, mais elles demeurent fascinantes à regarder.

Dans le viseur de mon appareil photo, tout apparaît instantanément. Ce que j’entends par là est que, dès que je vois un oiseau, je le suis, je l’épie et je cherche la plus belle clarté en me dirigeant dans le meilleur angle possible pour réaliser la photo. Il y a tout ce côté technique à la photographie ; moi, je ne le maîtrise pas tout à fait.
En photo, c’est l’œil qui détermine tout. La paruline à tête cendrée aurait pu être un volatile quelconque, aux yeux d’un néophyte. Mais en tentant d’identifier cet oiseau, je peux tout aussi bien trouver un décor qui me plaît, c’est là que s’opère la magie. Les oiseaux sont inspirants en tournant leurs têtes, parfois cendrées. Ils nous surveillent en prenant des poses inusitées. La morphologie des choses, des animaux et végétaux, attire le regard du photographe.
Dans ce méli-mélo de branches et d’oiseaux, les couleurs, les formes et les textures se dessinent et créent un tableau. Ne pouvant former ce contexte avec mes mains, je le dessine de mes yeux, tel un peintre s’adressant à une toile.
Les oiseaux sont des merveilles. Regardez bien au-dessus de vos têtes, cendrées ou brunes, les parulines se regrouper. Dans quelques jours, elles migreront, pour la plupart d’entre elles, vers des régions plus méridionales.
