NDLR: Explore-VerdunÎDS entreprend cette semaine une nouvelle chronique signée Michel Cusson, amoureux de Verdun et marathonien aguerri.
Par Michel Cusson
C’est en 2015, croyant que mon voisin Pierre-Michel Arcand venait d’établir le meilleur chrono par un Verdunois sur le parcours du marathon de Boston qu’on m’a indiqué qu’à la fin des ’30 un certain Walter Young avait terminé sur la plus haute marche du podium avec un résultat de 2 h 33.20.
Étonné, je n’en savais rien. Curieux, je suis remonté dans le temps à la recherche de son histoire.
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– Walter Young, âgé de 24 ans et père d’un jeune garçon, était un menuisier sans emploi, mais surtout un coureur de fond de fort calibre. C’est en 1937 que les dirigeants de Verdun le mettent au défi. La municipalité l’embauchera en tant que policier à la condition qu’il termine premier aux prestigieux marathons de Boston.
Young connaît bien le parcours du marathon de Boston pour l’avoir déjà traversé à deux reprises. Le 19 avril, il se présente à la ligne de départ bien déterminé à être à l’emploi de la ville de Verdun. Pour ce faire, il doit se démarquer d’un certain John A. Kelley, un Américain du Massachusetts, qui avait gagné le marathon de Boston l’année précédente en plus d’avoir participé aux Jeux olympiques de Berlin. Les coureurs bataillent longuement, mais en fin de parcours, Young se démarque et devance le redoutable Kelley par six minutes.
Walter Young est retourné à Boston deux ans plus tard pour établir une nouvelle marque de 2 h 32.41 en terminant cette fois en troisième position. En 1940, blessé à la jambe, il complète difficilement la course en faisant le constat que ses belles années étaient derrière lui. Il décide de se retirer du monde de la course.
C’est en 1978, alors devenu chef du service des incendies, que Young prend sa retraite après plus de 40 ans au service de la ville de Verdun. En 1996, à la suite du décès de son épouse Muriel, il prend la route vers Mission, en Colombie-Britannique, en compagnie de son fils Stanley.
Walter Young est décédé à 91 ans le 28 décembre 2004. –
Walter Young n’a pas été le seul athlète masculin du Québec à se démarquer lors du marathon de Boston. Le Montréalais Édouard Fabre y participe dix fois et finit premier lors de l’édition de 1915. Le Maskoutain Gérard Côté complète la course douze fois et récolte les honneurs à quatre reprises. En 1940, 1943, 1944 et 1948.
En 1980, la ville de Montréal a nommé un tout petit îlot de verdure sur la rue Briand dans le quartier Ville-Émard Parc Édouard-Fabre.
À Saint-Hyacinthe la Promenade Gérard-Côté le long de la rivière Yamaska ainsi qu’une rue rappellent le nom du célèbre marathonien.
Il y a quelques années, la ville de Verdun a aménagé un sentier pédestre qui longe la piste cyclable en bordure du fleuve. Plusieurs coureurs l’empruntent au quotidien. Nommer ce sentier au nom de Walter Young permettrait que ce dernier ne demeure pas un marathonien oublié.
