« Je ne serai pas candidate aux élections municipales de cet automne. »
C’est en ce termes que l’ex-candidate et conseillère d’arrondissement, Marie-Ève Brunet, a annoncé qu’elle ne participera pas au prochain scrutin municipal à Verdun.
« Depuis l’annonce de Jean-François Parenteau, qui a décidé de ne pas solliciter de troisième mandat comme maire de #Verdun, j’ai reçu de nombreuses demandes et propositions de soutien pour que je revienne en politique active, à la mairie de l’arrondissement. Cela m’a touchée et émue – un sincère merci pour votre confiance. »
« J’ai alors entamé, avec grand sérieux, une profonde réflexion. Mon cœur a eu le goût de répondre « présent » dès les premiers jours car, après plusieurs années d’engagement dans notre communauté, à prendre soins de Verdun, il est temps (plus que jamais), de prendre soin des Verdunoises et Verdunois.
« Et, prendre soin des gens, c’est ce que je sais faire. Ainsi, pour faire le « bon » choix, j’ai évalué plusieurs enjeux, défis professionnels et personnels… je crois aujourd’hui qu’il est important que je vous partage mes deux principales réflexions : Sur le plan professionnel, j’ai pensé à la dernière année, à ma fatigue, au résultat de la COVID et de la pression que vivent de nombreuses personnes engagées pour le mieux-être de la société depuis le début de celle-ci. Cette dernière a un impact majeur auprès de nombreuses #familles du #Québec et je suis totalement engagée à contribuer au mieux-être des pères, des mères et des enfants.
« À titre de directrice générale de la Fédération québécoise des organismes communautaires Famille, j’œuvre avec une équipe tout aussi dédiée et souhaite véritablement concentrer toutes mes énergies à livrer des projets structurants et rassembleurs pour que les organismes communautaires Famille, de toutes les régions du Québec, puissent jouer pleinement leur rôle et être soutenus dans la réalisation de leur mission auprès des familles d’ici.
« À travers ce rôle, j’ai véritablement le sentiment de faire une différence concrète pour beaucoup de gens. Depuis deux ans, nous avons fait de grands gains et je suis fière de ce mouvement Famille dont je fais partie. Les besoins des #parents et des #enfants du Québec sont grandissants, nous devons rester mobilisés, forts et unis.
« Je dois cependant avouer qu’un autre élément a pesé très lourd dans ma décision finale. Sur le plan plus personnel, j’ai pensé à mes enfants, mon plus grand trésor. J’ai tenté d’estimer l’impact de la #haine et de l’agressivité ambiante (sur les réseaux sociaux, oui, mais pas uniquement) et je me suis alors demandée «comment» je pourrais les en protéger si je devenais mairesse ? Je ne vous vole pas de «punch» en vous disant que suis restée sans réponse.
« Il faut se souvenir que, même avant la pandémie, lorsque j’étais conseillère municipale, j’ai reçu plusieurs commentaires haineux. J’ai aussi dû «gérer» pendant trois ans un hurluberlu «amoureux de moi» qui me suivait et même un élu qui tentait de m’intimider avec force. C’était il y a environ cinq ans et j’ai constaté, comme de nombreuses personnes, que la situation s’est dégradée depuis. Par exemple, si de nombreux «trolls» cachés derrière des pseudonymes envenimaient les échanges sur les réseaux sociaux il y a quelques années, plusieurs le font désormais à visage découvert, sans aucune gêne. Certains politiciens actuellement en poste ont fait le choix de ne pas se représenter pour cette raison et d’autres, comme moi, refuseront d’y aller dans de telles conditions. Il faut dire qu’il y a si peu d’outils offerts aux candidats et élus pour qu’eux et leurs proches se sentent et soient en #sécurité. Je peux peut-être prendre des risques pour moi-même mais pas pour mes enfants.
« Choquée de ne pas trouver de solutions concrètes et raisonnables (même après des discussions avec des policiers de mon entourage) et déçue que ces individus agressifs prennent de plus en plus de contrôle, j’ai compris que je devais renoncer et probablement partager publiquement mes raisons.
« L’enjeu, c’est que si l’on veut attirer des candidats de qualité (aux trois paliers de gouvernement), il faudra tôt ou tard s’attaquer à cette problématique qui perdure depuis déjà trop longtemps. Le temps est venu de réfléchir collectivement au type de représentants que nous voulons pour nos communautés. Si vous croyez encore qu’il faut des hommes et des femmes avec de très grandes carapaces, insensibles au manque de respect et à la haine, sachez que ces mêmes personnes ne pourront être empathiques à votre réalité. Il faut être fort pour démontrer de la sensibilité envers son prochain et s’ouvrir à une réalité qui n’est pas la nôtre.
« En toute franchise, je ne serai peut-être pas candidate aux élections, mais je vais prendre parole haut et fort pour défendre le droit à la #dignité de nos élus et ce, peu importe leur couleur politique. Ils sont vous et moi. Ils sont nous. Un «nous» qui doit nous ressembler ;
Je crois profondément en notre #démocratie et je veux que tous les citoyens puissent s’engager, sans craindre les menaces, les insultes et la violence. Je nous invite, par ailleurs, à intervenir pacifiquement auprès de ceux qui ne l’ont pas encore compris. Car c’est ensemble, au-delà de toute partisannerie, mesquinerie et mépris, que nous pourrons faire face aux défis post-pandémiques et faire évoluer positivement nos communautés. »