Texte de Lou Drouin
Il y a dans les balades piétonnes de mon patelin, une journée à laquelle je devrais considérablement changer, c’est bien le mercredi. Celle de la collecte des ordures ménagères. Ces mercredis auxquels inévitablement mes rendez-vous à proximité sont souvent fixés.
Et les autres raisons toutes aussi valables : « Il fait si beau, le fleuve m’attend. »
Cette journée est la mienne, et nous en avons tous une, selon notre quartier.
On pince le nez en accélérant le pas d’un regard furtif sur ces fontaines de détritus.
Un petit jugement sur « ses » consommateurs compulsifs.
Surtout au retour de cette balade, notre dégoût d’enjamber ces bacs de compost, garrochés (oui, j’ai bien dit garrochés, terme véhiculé très québécois) sur nos trottoirs, accompagnés des bruits infernaux !
Misère !
Mais qu’est-ce qu’il manque à nos fonctions ? L’éducation ? La Lou se fait snob !
Heureusement, il m’est arrivé de ressentir comme à chacun de nous, cette compassion pour ces éboueurs dont leurs bras reflètent le travail ardu, la force physique et celle de l’Humilité.
Semblerait que vous seriez surpris d’apprendre que c’est parfois un lieu d’intégration ; souvent ces hommes acquièrent des forces mentales meilleures qu’une personne qui a tous ses moyens.
Pour comprendre et surtout se comprendre, il y a cette merveille, ce livre de l’auteur, éboueur lui-même. Cette lecture changera nos regards sur nos mercredis.
Ordures ! Journal d’un vidangeur
Simon Paré-Poupart,
édition Lux.
