27.3 C
Montréal
Samedi, 12 juillet 2025

Verdun + Île-des-Sœurs
NOUVELLES

Une marche à L’Île-des-Sœurs avec Karima Boumeftah

Texte et photographie de Carole Pelletier

Les prévisions météo étaient à la pluie mais, ce samedi matin-là, c’est le soleil qui a gagné.

Nous étions 8 ou 9 marcheurs qui se sont progressivement rejoints à la Place de la Grande Marguerite et, après un court échauffement, nous avons entamé le programme prévu des trois parcs : de la Fontaine, Vancouver ouest, et… bon, on ne s’est pas rendu à Lacoursière. Mais, la grande question est pourquoi…

D’abord, présentons les acteurs de cette aventure. 

En premier lieu, il y a Karima Boumeftah, physiothérapeute sur L’Île-des-Sœurs depuis 19 ans et qui œuvre à partir du Centre de Santé Bien-Être au rez-de-chaussée du 8, Place du Commerce. Nous en saurons plus à son sujet un peu plus tard. Mais, pour l’instant, ce qu’il faut retenir c’est qu’elle a débuté un groupe de marche de façon bénévole durant la COVID afin de briser l’isolement de certains de ses patients et d’encourager les gens à bouger. Lorsque la pandémie s’est calmée, elle y a mis fin, sauf que ses marcheurs en ont redemandé et le groupe a poursuivi ses activités, toujours avec l’objectif de promouvoir le bien-être physique et mental en se promenant dans la communauté et parmi la nature de l’Île.

En deuxième lieu, il y a les marcheurs. Ils ont 60 ans, 70 ans. Ils sont en forme et peuvent soutenir un bon rythme de marche mais, ce ne sont pas des coureurs. Les plus rapides prennent de l’avance et reviennent sur leurs pas pour rejoindre les autres. Ils ont aussi le sens de l’aventure et s’adaptent très bien aux circonstances inhabituelles comme ils en ont brillamment fait la démonstration ce samedi matin.

Karima, ayant décidé de faire œuvre utile, avait proposé une cueillette de déchets – chose inhabituelle – jumelée à la marche. On se penche, on se relève, on se repenche et, ô surprise, le téléphone de Karima se voit abandonné sur la rue, pauvre petite chose tombée de sa poche sur un coin de rue. Rendu au Parc Vancouver ouest, on s’en rend compte. Unanimement, le groupe priorise la recherche du précieux utilitaire. La stratégie inclut la localisation de celui-ci à travers la montre intelligente de Karima. Ô joie, il apparaît sur l’écran et, deuxième ô surprise, il a acquis des pattes puisqu’il se dirige allègrement vers le centre Elgar! Oublié, le Parc Lacoursière, c’est maintenant destination Parc Dan Hanganu. 

La technologie est presque parfaite sinon que la montre est au bout de sa batterie… On a tout de même pu localiser l’adresse où se situe présentement le téléphone. 

Entretemps, comme on ne sait pas si on a besoin d’aide, on a appelé la police. Nos représentants de l’ordre sont compréhensifs; ils nous promettent assistance et nous rejoindront dès que possible à l’adresse convenue. Fort de notre groupe, nous nous y rendons pour rencontrer un très gentil sexagénaire quelque peu surpris de l’ampleur de l’équipe de récupération. Remerciements et salutations faits, nous reprenons notre marche non sans avoir rappelé les forces de l’ordre pour les rassurer – nous n’avons plus besoin d’eux. Encore une fois, ils font preuve de beaucoup de gentillesse. Votre collaboratrice a toutefois l’impression qu’ils se sont bien bidonnés! Les marcheurs se détachent progressivement du groupe au fur et à mesure qu’ils arrivent près de leur domicile, tout heureux d’avoir fait une belle marche, doublée d’une aventure qui a révélé l’esprit de solidarité du groupe. En passant, trois d’entre eux en étaient à leur première marche avec Karima et ils sont tout contents.

De retour à la Place de la Grande Marguerite, nous ne sommes plus que quatre. On s’est bien amusés.

Karima, est-ce toujours comme ça, vos marches?

Un grand éclat de rire! Non. L’aventure se limite généralement à croiser un canard.

C’est fréquent ces marches?

Pour le moment, elles se font selon mes disponibilités en fin de semaine et en fonction de la météo. Elles sont affichées au fur et à mesure sur le Facebook public du groupe de marche environ une semaine à l’avance. On m’a demandé de reprendre les sorties de semaine, probablement le lundi; j’y pense. Durant la COVID, c’était quatre fois par semaine; on portait le masque et on se tenait à 2 mètres les uns des autres!

On a besoin de s’inscrire?

Pas du tout. On se rejoint tout simplement à la Place de la Grande Marguerite, à la place du Commerce. Les marches durent une heure. Tout le monde est bienvenu. Comme vous l’avez souligné, ce n’est pas un groupe de course mais marcher d’un bon pas revitalise et ça se fait dans la bonne humeur.

Vous êtes physiothérapeute. Vous avez une spécialité?

Oui, la physiothérapie musculosquelettique. Je fais aussi de la rééducation périnéale pour femmes et hommes. Et j’aide aux soins de plaies suite au programme que j’ai suivi auprès de l’Ordre. Je me déplace à domicile lorsque requis.

N’êtes-vous pas non plus active sur le plan humanitaire?

Oui, j’ai fait beaucoup de missions humanitaires. Je me suis jointe en 2016 à une association de médecine multidisciplinaire (physiothérapie, ergothérapie, pharmacie, podiatrie), active entre autres en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et au Vietnam. 

Les leçons apprises :

  1. Activer la localisation de son téléphone est une excellente idée.
  2. Charger la batterie de sa montre en est également une.
  3. Aller prendre une marche avec Karima, c’est super!

Pour mieux connaître Karima Boumeftah :

Pour suivre le groupe de marche : 

https://www.facebook.com/groups/507453464377552

Abonnez-vous au magazine Explore

Chaque dimanche matin, recevez la revue des actualités de la semaine sous forme de magazine

Articles récents