Depuis que j’ai quitté Verdun pour m’installer sur L’Île-Des-Sœurs il y a une vingtaine d’années, un rêve m’habite. Ce n’est pas un simple projet, ni une idée en l’air. C’est une vision qui incarne l’essence même de ce que signifie vivre ensemble. Un rêve qui pourrait transformer notre arrondissement en un lieu encore plus solidaire, résilient et inspirant. Un rêve qui nous rappelle que, malgré les défis de la vie moderne, nous avons le pouvoir de créer des liens durables et significatifs.
Ce rêve, c’est celui d’un lien. Mais pas n’importe quel lien. Imaginez quelque chose de beau, de poétique, de porteur de sens. Quelque chose qui ne se contenterait pas de relier deux points sur une carte, mais qui créerait une expérience unique. Un espace où la nature et l’ingéniosité humaine se rencontreraient pour nous rappeler l’importance de l’essentiel. Un lieu qui deviendrait bien plus qu’un simple passage : une destination en soi, un symbole de notre capacité à surmonter les obstacles qui nous séparent.
Imaginez un lieu où l’on pourrait flâner, se rencontrer, contempler la beauté de notre environnement tout en surmontant les barrières physiques et sociales. Un lieu qui offrirait un accès direct aux services et infrastructures publiques de l’arrondissement, renforçant ainsi la mobilité et l’inclusion. Un lieu qui deviendrait le symbole vivant de notre capacité à unir nos forces, à rêver ensemble et à nous protéger contre toute adversité. En investissant dans ce rêve, nous investirions dans notre avenir commun, en concentrant nos efforts sur ce qui compte vraiment : le vivre-ensemble et un accès équitable aux ressources qui nous entourent.
Ce rêve, c’est celui d’un jardin suspendu, une promenade pittoresque qui relierait le parc J.-Albert-Gariépy, du côté de Verdun, au parc du Club Marin, sur L’Île-Des-Sœurs. Loin d’être une simple passerelle, ce jardin suspendu porté par des piliers élégants qui flotteraient sur l’eau, comme une invitation à traverser non seulement une rivière, mais aussi les barrières invisibles qui séparent parfois nos quartiers. Imaginez des plates-bandes fleuries, des bancs invitant à la pause, et une vue imprenable sur le fleuve. Ce serait un lieu où les familles, les amis et les voisins pourraient se retrouver, échanger et célébrer ce qui nous unit.
Rêvons grand. Rêvons ensemble. Et peut-être qu’un jour, ce jardin suspendu deviendra le lieu où nos deux rives se rencontrent, où nos histoires se mêlent, et où notre communauté s’épanouit.
Mourad Bendjennet, architecte
Aedifix+ Architecture
