Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
Le temps de faire le bilan est arrivé, même si la pandémie est comme un invité têtu qui tarde à partir, testant la patience de ses hôtes. Et si elle finit par coucher sur le sofa, on peut nous réunir dans la cuisine et commencer à dresser le premier bilan. Dans notre réflexion, nous allons nous faire aider par ceux qui ont vécu la pandémie au premier front : les entrepreneurs, les commerçants, les professionnels. Leurs vies ont été bouleversées, comme celles de nous tous, mais ils ont dû en plus porter le poids de leurs entreprises, en assurer le bon fonctionnement, sinon la survie même.
Aujourd’hui, nous allons poser la question à la Dr Isabelle de Han, fondatrice en 1995 de la Clinique vétérinaire Vet de l’Île (4 Place du Commerce, suite 102, Verdun). D’emblée, elle nous donne le ton et la mesure de sa personnalité : elle n’est pas de celles qui se laissent facilement abattre. « En regardant en arrière sur ces deux dernières années, je pense que le bilan est malgré tout positif. Comme dans toute grande tempête qui affecte l’ensemble de la population (je repense à celle du verglas de 1998), ces épreuves font ressortir en tous soit le meilleur soit le pire » – explique Dr de Han. Le meilleur, c’est le dévouement du personnel qui, même diminué de deux tiers de son effectif (ils sont passés de 9 à 3), a su maintenir la qualité de services essentiels à la clientèle, bien établie et fidèle, de la clinique. La section du toilettage et l’accès à la boutique ont été supprimés et les heures d’ouverture réduites pour se concentrer sur les services médicaux qui, eux, sont indispensables.
Aux contraintes liées aux carences en personnel et à l’application stricte de mesures sanitaires imposées durant la pandémie, il faut ajouter celles qui sont externes à la clinique, donc échappant à son contrôle. Il s’agit principalement de l’approvisionnement en fournitures nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. Ces fournitures consistent en vaccins, nourriture, médicaments et appareils. Cette précarité a obligé la clinique à altérer quelque peu ses valeurs et de faire de choix douloureux, mais nécessaires, comme celui de prioriser les urgences, retarder plusieurs procédures de routine et refuser les nouveaux clients de l’extérieur de l’Ile des Sœurs, favorisant la clientèle locale déjà établie.
Portée à bout de bras par une équipe réduite, mais passionnée, la clinique continue à offrir les soins à nos amis poilus. Elle est sortie de la pandémie aguerrie et prête à soulever les nouveaux défis, prouvant éloquemment qu’en affaires, la créativité et l’adaptabilité sont des valeurs primordiales.