Un texte de Ahmed Chetioui
Il est toujours difficile de parler de religion tant le sujet est sensible et peut prêter rapidement à confusion. Ou donner à certains narrateurs des prétentions politiques ou prosélytiques.
Mais il n’en est rien, et rien dans mon écrit ne doit susciter méfiance, défiance ou scepticisme. Mon but est de vous faire connaître et partager avec vous certains rites ou pans de ma religion. Loin de moi de me prévaloir de tout savoir.
Je débuterai mon voyage dans l’islam… pour vous parler d’une période, celle du 22 mars au 20 avril, période qui arrive à grands pas. Et elle est attendue avec impatience par l’ensemble du monde musulman, chaque année, car c’est un mois béni, c’est un mois où l’être humain se rapproche le plus du divin.
Débutons par les origines de ce mois si particulier.
Le Ramadan est l’un des mois du calendrier islamique. Il faisait également partie des anciens calendriers arabes. Le nom de Ramadan provient de la racine arabe « ar-ramad », qui signifie « chaleur accablante ». En l’an 610, l’ange Gabriel serait apparu au prophète Mahomet et lui aurait révélé le Coran, le livre sacré islamique. Cette révélation, Laylat Al Qadar – ou la « Nuit du Destin » – aurait eu lieu pendant le Ramadan. Les musulmans jeûnent ainsi au cours de ce mois pour commémorer la révélation du Coran.
Pendant le Ramadan, les musulmans cherchent à grandir spirituellement et à renforcer leurs relations avec Allah (Dieu). Ils le font en priant et en récitant le Coran, en rendant leurs actions intentionnelles et désintéressées, et en s’abstenant de médire, de mentir et de faire usage de violence.
Tout au long du mois, les musulmans jeûnent, s’abstenant également de boire, de fumer et d’avoir des rapports sexuels entre le lever et le coucher du soleil. Le jeûne est obligatoire pour tous les musulmans, à l’exception des malades, des femmes enceintes, des voyageurs, des personnes âgées ou des femmes ayant leurs menstruations. Les jours de jeûne manqués peuvent être rattrapés pendant le reste de l’année, soit en une fois, soit un jour ici et là
Les repas sont l’occasion pour les musulmans de se réunir avec d’autres membres de la communauté et de rompre le jeûne ensemble. Le petit-déjeuner avant l’aube, ou suhoor, a généralement lieu à 4 heures avant la première prière du jour, le fajr. Le repas du soir, l’iftar, peut commencer une fois que la prière du coucher du soleil, Maghreb, soit terminée – normalement vers 19 h 30.
Parce que le prophète Mahomet a rompu son jeûne avec des dattes et un verre d’eau ou du lait, les musulmans mangent des dattes à la fois au suhoor et à l’iftar. Aliment de base au Moyen-Orient, les dattes sont riches en nutriments, faciles à digérer et fournissent au corps un précieux apport en sucre après une longue journée de jeûne.
Après le dernier jour du Ramadan, les musulmans célèbrent l’Aïd el-Fitr – trois jours de fête au cours desquels les musulmans se rassemblent pour prier, manger, échanger des cadeaux et rendre hommage à leurs parents décédés.
Tout ceci serait dans le meilleur des mondes ; le musulman doit appliquer et suivre à la règle ce qui lui est demandé durant ce mois, qui doit être un mois de labeur, de piété, de probité, d’honnêteté et surtout de calme et de sérénité.
Certains pensaient que le jeûne est dur et pénible, surtout ne pas boire, mais le corps humain est bien fait, et notre organisme s’adapte à tout ou presque. Ne me contrediront pas ceux et celles qui pratiquent le jeûne intermittent.
Seules les addictions au café et au tabac, perturbent les esprits de mes coreligionnaires, ainsi dans les pays du Maghreb par exemple, le nombre d’agressions et d’accidents de voiture augmente durant ce mois, les nerfs sont à fleur de peau, et les bagarres dans les souks sont légion, la vie dans ces pays tourne au ralenti, et la productivité est rarement au rendez-vous.
Enfin, ce mois en est un de partage, et chaque musulman se souci de son prochain, de son voisin, son ami ou l’étranger, musulman ou non, telle est la beauté de ce mois.