Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur pour moi de me tenir ici devant vous pour rendre hommage à la carrière et à la vie d’un homme exceptionnel : un ami, un mentor, un modèle, un leader hors pair, Billy Walsh. Pour lui rendre cet hommage comme il le mérite, j’ai aussi choisi d’adopter son style vestimentaire. Billy nous a habitués pour les grandes occasions de porter, chaussures de sport aux pieds, jeans, t-shirt blanc, et surtout, c’est avec une émotion profonde que je porte l’un de ses vestons, celui qu’il m’a offert lors d’une de mes nombreuses visites chez lui au cours de cette dernière année.
Billy, avec sa générosité, voulait que je choisisse parmi plusieurs vestons qu’il possédait. Mais à ce moment-là, un malaise me déchirait. J’avais l’impression qu’en acceptant ce cadeau, je devais admettre l’inévitable, cette réalité douloureuse que je refusais d’affronter. Pourtant, Billy insistait avec son beau sourire me disant : Je suis rendu trop gros pour les porter.
Alors, pour échapper à ce dilemme, je lui ai demandé :
« Billy, lequel choisirais-tu pour moi ? » Et avec cette sensibilité qui le caractérisait tant, il m’a pointé celui-ci, le veston que je trouvais le plus beau, celui qui, à mes yeux, lui allait le mieux quand il le portait. Ce geste, simple, mais significatif était une autre preuve de son attention délicate et de sa grande sensibilité.
J’ai accepté son cadeau en lui faisant une promesse que j’allais lui rendre, quand il en aura de nouveau besoin. » C’était ma manière de garder espoir, de refuser de laisser cette flamme s’éteindre.
Son départ si soudain nous laisse avec un vide immense, mais aussi avec des souvenirs impérissables de tout ce qu’il a apporté à notre communauté. Billy n’était pas seulement un bâtisseur passionné, mais une âme créative, un visionnaire et un rassembleur dont la présence rayonnait bien au-delà de notre quartier.
Billy avait cette capacité incroyable de transformer ses idées en réalité, en portant des projets comme la Cabane Panache, le Festival Marionnette Plein la Rue, la piétonnisation de la rue Wellington, la petite ruelle et bien d’autres encore. Ces initiatives, bien au-delà de simples événements, ont contribué à tisser les liens entre nous, à redonner vie et chaleur à notre quartier. Mais comme le disait Claude Rainville, ce qui faisait la différence, ce n’était pas tant ce que Billy faisait, mais comment il le faisait. Billy travaillait avec une intensité rare, toujours à la recherche de sens et de profondeur, transformant chaque événement en une expérience unique, immersive, une véritable aventure collective. Billy voyait du beau partout et savait comment le mettre en lumière.
Son esprit créatif et ouvert donnait à chacun de nous la possibilité d’oser. Il écoutait les idées, même les plus folles, avec cette phrase qui résonne encore dans mon cœur : « On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer mon Pat » Il accueillait chaque idée avec une sincère curiosité, sans égo, nous faisant sentir que nous faisions tous partie d’une création plus grande que nous.
Billy cherchait à comprendre, à révéler le meilleur en chacun, inspirant tous ceux qui croisaient son chemin. Comme leader, il ne dictait pas une vision, il l’incarnait…
Dans son rôle de directeur général de la SDC Wellington, Billy avait ce don de rassembler : commerçants, résidents, élus, et organismes, tous trouvaient une place autour de sa table. Je ne prétends pas que tout le monde l’adorait, mais il avait ce talent de créer une unité, même au-delà des divergences. Billy croyait profondément en la puissance des connexions humaines. Sa curiosité sincère pour chaque personne, quelle que soit son origine, faisait de lui un être à part.
Philosophe dans l’âme, amoureux des mots, et père dévoué, Billy savait regarder au-delà des apparences. Il cherchait à comprendre, à révéler le meilleur en chacun, inspirant tous ceux qui croisaient son chemin. Comme leader, il ne dictait pas une vision, il l’incarnait, et nous, à ses côtés, avions cette envie irrésistible de contribuer à la bâtir. Conscient que rien de grand ne se fait seul, Billy a façonné bien plus qu’une simple équipe à la SDC Wellington. Il a créé une famille soudée, une famille qui, aujourd’hui encore, continue de porter son héritage avec fierté et affection.
Billy en était venu à la conclusion que le rôle d’une société de développement commercial n’était pas d’attirer des consommateurs ou des clients, mais rassembler des citoyen.ne.s. Pour lui, il était essentiel de créer un lien émotionnel qui dépasse largement un simple échange commercial. Il voulait parler aux gens, non à leurs portefeuilles, et offrir des expériences qui restent gravées dans la mémoire.
Artiste multidisciplinaire
dans l’âme, Billy mettait
ses talents au service de chacune de ses réalisations, et son approche unique donnait vie à des expériences mémorables. Ayant un background de documentariste, il passait parfois des après-midis ensoleillés assis sur le perron de l’église, à observer les mouvements et les habitudes des gens, à comprendre leurs rythmes de vie. Pour Billy, l’observation était une source d’inspiration et de richesse inépuisable, lui permettant de saisir les petites subtilités de notre communauté et d’y répondre avec créativité et sensibilité.
Comme DG de l’ASDCM, il a pris un rôle beaucoup plus politique, contribuant à unir et inspirer les SDC de tout Montréal. Encore une fois, il a rassemblé, motivé et renforcé le réseau, donnant une nouvelle crédibilité aux SDC. Et disons-le, grâce à lui travailler pour une SDC aujourd’hui « c’est sexy » au point où plusieurs aimeraient y travailler, surtout celle de Wellington.
Billy m’a appris à oser, à repousser les limites, à sortir des sentiers battus. Il n’a pas eu besoin de nourrir ma petite rébellion intérieure, mais il ne l’a jamais découragée non plus ! Pour nous tous, il restera cet exemple de courage, d’authenticité et d’audace. Il nous a montré qu’il était possible de transformer un quartier, une artère commerciale, de raviver son âme, et de créer un lieu de rassemblement où il fait bon vivre.
Aujourd’hui Billy, en honorant une grande parti de ta carrière, nous exprimons notre profonde gratitude pour tout ce que tu as apporté à notre communauté. Grâce à toi, ce quartier est devenu un lieu vibrant et chaleureux, où chacun peut être fier, se rassembler, partager et tisser des souvenirs inoubliables.
Billy, merci pour ta vision, ton énergie, et ton amour. Ton héritage vivra dans nos cœurs et dans chaque recoin de cette belle rue Wellington que tu as tant aimé et transformé.
Je termine en te disant… Mon ami, mon partenaire de projets fous, mon mentor, mon modèle…
Ce veston, je le porte pour toi. Et même si tu n’es plus là pour le reprendre, sache que ton esprit, ton cœur, reste toujours avec nous, à jamais.
Patrick Mainville,
Promenade Wellington
