Un commentaire de Laurent Dugas
En 2021, l’engagement politique est plus difficile que jamais. Il faut savoir que le politicien, au niveau municipal en particulier, est interpellé régulièrement pour plein de situations quotidiennes dans lesquelles il est invité à intervenir. Les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont, il va de soi que son action est scrutée à la loupe et, parfois, la loupe est implacable!
Le citoyen ne fait pas dans la nuance et, à l’image de l’époque, il attend une réponse rapide à ses questionnements. Le citoyen ignore la présence d’une machine administrative qui gère la ville selon des règles bien définies adoptées démocratiquement.
La famille ayant aussi évolué en 2021, voilà qu’il est devenu nécessaire que l’homme et la femme s’y engagent de façon égalitaire. Cela a pour conséquence que l’engagement politique doit conjuguer avec le concept de travail-famille. Beaucoup de politiciens et politiciennes y perdent et doivent souvent prendre des décisions qui remettent en question leur engagement politique ou leur implication familiale.
L’engagement politique est souvent le fait de personnes passionnées par l’idée de service public ou encore animées par des projets qu’ils veulent réaliser au sein de leur communauté. Il arrive que cette passion vous dévore. Cela a pour effet de créer des politiciens dont l’engagement sera très intense. La victoire ou la défaite à l’occasion d’une campagne électorale aura des effets très importants.
L’engagement pour qui, avec qui?
Au niveau fédéral comme au niveau provincial, les familles politiques sont assez fermées. Les occasions de passer d’une famille politique à une autre est rare et les transfuges ne restent pas longtemps dans le décor.
Au niveau municipal, les cloisons qui séparent les partis sont moins étanches. Ainsi Jean-François Parenteau élu sous la bannière Coderre a travaillé de façon efficace, et pour le plus grand bien des Verdunois, avec l’équipe de Valérie Plante au sein du Comité exécutif de la Ville de Montréal. Pierre l’Heureux élu avec Jean-François Parenteau sous la bannière Coderre a travaillé en collaboration avec des membres de l’équipe Projet Montréal au cours des dernières années. Aujourd’hui, il appuie l’équipe de Projet Montréal de Marie-Andrée Mauger et sa candidate Véronique Tremblay.
Guillaume Lavoie, anciennement de l’équipe Projet Montréal est devenu un des bras droits de Denis Coderre dans la présente campagne. Véronique Tremblay, conseillère municipale dans le district Champlain-Île-des-Sœurs, qui a beaucoup travaillé sur le terrain comme élue de Denis Coderre, se présente comme conseillère de ville dans l’équipe Projet-Montréal. C’est une situation regrettable pour Antoine Richard, candidat à la mairie de Verdun, qui n’a pas su retenir Véronique Tremblay. Cette dernière va lui prendre de nombreux votes Coderre, votes qui vont manquer à Antoine Richard pour obtenir la forte majorité dont il a besoin dans l’Île-des-Sœurs pour devenir maire de l’arrondissement de Verdun.
Un autre exemple, c’est celui de Manon Barbe, dans Lasalle, qui a fait élire une équipe indépendante, ni Projet-Montréal ni Équipe Coderre, et qui a très bien servi les intérêts des Lasallois durant plusieurs mandats après s’être fait élire au début du siècle avec Gérald Tremblay. D’ailleurs, je commence à penser qu’une équipe indépendante avec un(e) leader fort ferait du chemin à Verdun.
Au niveau municipal, les candidat(e)s ont une plus grande importance qu’au niveau provincial ou fédéral, où là c’est la grosse machine qui se mobilise autour du chef. Au niveau municipal, il y a encore de fortes hésitations chez quelques candidat(e)s pressenti(e)s parce le choix du parti n’est pas évident.