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Mercredi, 13 novembre 2024

Peintres de dimanche, je vous salue !

Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski
Photos Jack Northon

Claude Asselin, artiste peintre

Peintres de dimanche, il est temps de vous rendre hommage.

Pris séparément, ces deux mots n’ont rien de péjoratif ; ensemble, ils blessent, dégradent, insultent. En tout cas, ce que croient ceux qui les utilisent… pour décrire ce phénomène…, mérite une réflexion un peu plus poussée. Pour ce faire, nous nous servirons d’un exemple éloquent, celui de Claudette Asselin. 

Quand l’art est vital

Pour commencer, Claudette, tu es en bonne compagnie ! Il est d’ailleurs difficile d’imaginer une meilleure filiation que celle qui nous vient en tête. Si être un peintre de dimanche signifie une passion sans limites pour son art ; si la création assouvit un besoin viscéral ; si gloire ou gain matériel n’en sont le moteur ; si la vie acquiert un surplus de valeur grâce à cette activité — alors, vous êtes béni, surtout le dimanche, le jour sacré.

Et la bonne compagnie qui vous entoure porte les noms glorieux de Van Gogh, Vermeer, Monet, Gauguin, Modigliani… eh oui, chère Claudette, tu échanges tes tubes de peinture avec les plus grands, tu partages avec eux tes secrets de création, tes moments d’extase devant un geste parfait, ou alors tes échecs devant la résistance de la matière. Comme eux, tu tricotes de la lumière. Comme eux, aucune considération matérialiste ne vient corrompre ton cheminement artistique.

Tes verts et tes bleus se déclinent par douzaines.

Pas de grands sujets chez toi — c’est la vie dans sa glorieuse banalité ; ce sont des endroits désertés, une table qu’on vient de quitter dans la cour d’un bistrot, dans l’ombre d’un arbre ; c’est la mer houleuse, poussée par la vague du fond et battue par le vent, qui déploie ses verts et ses bleus, transpercés par la lumière blême de la Lune. Ce sont les portraits, qui ne cherchent pas seulement la ressemblance, mais qui vibrent avec le sujet par les couleurs, qui cherchent l’essence de la personne, au-delà du physique.

Madame Claudette Asselin, accompagné de son époux Raymond L’Heureux.

Art omniprésent

Claudette ne peint pas que le dimanche, bien entendu. La peinture n’est pas pour elle une activité annexe, un à-côté — il suffit de l’entendre en parler. Les murs de son logis sont couverts de ses tableaux ; un regard se pose toujours sur l’une ou l’autre de ses œuvres. Leur omniprésence n’est jamais envahissante, elle concourt à l’harmonie qui s’y dégage. Et comme elle partage sa vie avec son fan numéro un, son art règne en maître absolu (on a connu des dictatures moins inspirées !).

Bien qu’elle ait porté en elle ce désir depuis toujours, une rencontre s’est avérée cruciale dans son cheminement : celle de Charles Tatossian Garo, un mentor, un guide, une inspiration, une étincelle pour allumer sa flamme, qui brûle avec la même intensité depuis. La même flamme qui éclaire et réchauffe l’existence de si nombreux créateurs, qui pratiquent leur art comme on respire pour rester en vie.

Peintres de dimanche, portez bien haut vos couleurs, l’art vous doit autant, sinon plus, qu’aux plus grands parmi vous. 

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