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Jeudi, 06 février 2025

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Où es-tu, Ariel ?

Retrouver tous les enfants disparus du Québec est la nouvelle mission de Mélanie Aubut, directrice du Réseau Enfants-Retour 

Un texte de Carole Pelletier

Le 12 décembre 2022, Yves J. Beauchesne, président du conseil d’administration du Réseau Enfants-Retour, annonçait la venue en poste de Mélanie Aubut. 

Pina Arcamone, directrice générale sortante, détentrice du poste pendant 28 ans, disait « Nous devons continuer à donner une voix retentissante aux enfants disparus et à protéger nos jeunes contre les enlèvements, les agressions et l’exploitation. Nos jeunes comptent sur nous. » 

C’est ainsi que Mélanie Aubut devenait la nouvelle voix de ses enfants disparus

Mais qui est Mélanie Aubut ? 

Native de Québec, résidente de L’Île-des-Sœurs depuis plus de 20 ans, avocate avec une maîtrise dans le domaine sportif durant 15 ans, elle exerce ensuite ses talents d’organisatrice dans l’événementiel. 

Mère de trois enfants, elle est impliquée dans sa communauté depuis fort longtemps. 

Pour ne nommer que quelques-uns de ces défis : 

  • Sa participation au Conseil consultatif d’urbanisme, au groupe de parents pour la construction de la 2e école sur l’ile et son rôle de présidente du conseil d’établissement de l’École primaire Île-des-Sœurs;
  • La création d’un OSBL, l’Association Bougeons-Dons, qui lance annuellement près de 500 coureurs sur les chemins de l’Île. Son but : alimenter la Fondation de l’école pour la transformation de la cour de l’école, l’enrichissement de sa bibliothèque et autres projets – somme toute, quelque 50 000 $ au fil des ans.  

Mais, comme pour beaucoup de gens, la pandémie lui a donné l’occasion de réfléchir sur sa vie et, notamment, sur son implication sociale. Lorsqu’une chasseuse de tête l’a contactée pour le Réseau Enfants-Retour en octobre 2022, les choses ont semblé couler de source. Elle s’est posée la grande question : « Est-ce que je peux faire face ? » ; elle a pu répondre oui, appuyée par ses enfants, qui se sont dit « fiers d’elle ».

Ariel Jeffrey Kouakou: il y a déjà 10 ans !

Qu’est-ce que le Réseau Enfants-Retour?

Qui n’en a pas entendu parler ? Fondé en 1985, c’est une organisation sans but lucratif ayant pour mission d’assister les parents dans la recherche de leur enfant porté disparu et de contribuer, par l’éducation du public, à la diminution des disparitions d’enfants.

Depuis sa fondation, le Réseau a collaboré pour retrouver plus de 1700 enfants, en travaillant de pair avec les parents, les corps policiers et les autres organismes sans but lucratif en se consacrant à la recherche d’enfants disparus.

«Chaque année au Canada, les statistiques recensent au pays plus de 45 000 disparitions d’enfants qui sont signalées à la police. Au Québec seulement, ce sont plus de 5000 cas qui sont rapportés. 85 % des enfants portés disparus sont des fugueurs. Heureusement, près de 90% de ces jeunes sont retrouvés sains et saufs dans les jours suivant leur disparition. Malheureusement, quelques-uns demeurent introuvables pendant des jours, des semaines, des mois, voire des années.

Mais, quelle que soit la raison pour laquelle survient une disparition, la vie des parents en est bouleversée et les minutes se transforment en heures tandis qu’ils attendent désespérément le retour de leur enfant à la maison. Les chances pour un enfant d’être retrouvé sain et sauf reposent sur une action immédiate, coordonnée et centralisée. Réseau Enfants-Retour fait partie de cette équipe et met en marche son protocole de soutien et de communication.

Et, qui est Ariel ?

Certains d’entre vous se souviendront peut-être de cette triste histoire. Le matin du 12 mars 2018, Ariel Jeffrey Kouakou quitte sa maison d’Ahuntsic-Cartierville pour aller jouer chez un ami. La plupart des élèves sont de retour à l’école après leur semaine de relâche, mais l’école d’Ariel est restée fermée pendant quelques jours à cause de rénovations.

Ne se doutant pas que son ami ne serait pas à la maison, Ariel doit rebrousser chemin. Il est aperçu entrant le Parc des Bateliers mais n’est pas vu en sortir.  Il est porté disparu depuis ce temps.

Le dossier est toujours traité par les enquêteurs des crimes majeurs du SPVM et demeure actif aujourd’hui. La SPVM a déployé beaucoup d’efforts dans les recherches, allant même chercher dans la rivière qui se trouve près du Parc des Bateliers, sous la glace. Malheureusement, aucun indice n’a été trouvé.

Enfants-Retour a distribué des milliers d’affiches, les a fait poser en bordure de voies achalandées, a distribué un millier de macarons, fait circuler l’avis de recherche d’Ariel partout au Québec, au Canada, sur les réseaux sociaux. Une murale honore la mémoire d’Ariel depuis 2019 dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie. 

Enfants-Retour continue à soutenir la famille d’Ariel et n’abandonnera jamais l’espoir de le retrouver.

En conclusion d’entrevue, Mélanie me laisse sur cette note : « L’idée de perdre un enfant une minute, une heure, un jour… c’est terrifiant. Alors lorsqu’il n’est pas revenu et que le temps passe… Il faut continuer, ne jamais oublier. Enfants-Retour, c’est aussi un message d’espoir. » 

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