Candidate à la mairie de Verdun, Marie-Andrée Mauger inspire le respect
Par Pierre Lussier
Discrète et mesurée dans ses propos, Marie-Andrée Mauger inspire le respect de tous, partisans ou non du parti de Valérie Plante (Projet Montréal). La candidate à la mairie a fait le point sur sa candidature et sur la situation verdunoise en précisant ses valeurs et son approche.
Arrivée à Verdun en 2001, Marie-Andrée Mauger ne pensait jamais faire de la politique alors qu’elle travaillait comme réalisatrice et traductrice. Elle s’est pourtant présentée comme conseillère d’arrondissement en 2013 et, surprise, elle a été élue sous la bannière de Projet Montréal. En 2017, elle obtient à nouveau la confiance des électeurs du district Desmarchais-Crawford. Forte de ses huit années d’expérience et de son engagement dans diverses commissions municipales et au conseil d’administration de la STM, la conseillère d’arrondissement a fait le saut comme candidate à la mairie de Verdun.
Sous-financement des arrondissements
Récemment, Marie-Andrée Mauger affirmait devant un parterre de gens d’affaires du Réseau Affaires Verdun (RAV) : « que la santé de Montréal va bien et qu’on a une meilleure reprise, la plus forte qui nous situe au deuxième rang des villes en Amérique du Nord ». La candidate de Projet Montréal répliquait ainsi aux propos de Denis Coderre, qualifiés par certains d’alarmistes.
Dans l’esprit de Mme Mauger, de grands défis financiers attendent toutefois les arrondissements. Il s’agit avant tout du déficit structurel qui se traduit à Verdun par l’utilisation des surplus de gestion pour boucler le budget. Les arrondissements manquent de ressources financières avec la perte des revenus de stationnement et des sommes récupérées dans les contrats de collecte des déchets.
Le budget de Verdun était, il n’y a pas si longtemps « de 41 M $ et il est maintenant de 36 M $, dont 74% va à la rémunération du personnel ».
« Verdun a été pénalisé sous le mandat de Denis Coderre », selon la candidate, qui estime que la marge de manœuvre des arrondissements est restreinte. Mme Mauger croit que le recrutement de Benoit Gratton au poste de conseiller d’arrondissement, permettra d’évaluer, de bonifier et de rationaliser les revenus et dépenses de Verdun. Benoit Gratton est un analyste financier réputé dans tout le Canada.
Et la crise du logement ?
La situation du logement ne laisse pas indifférent le parti de Valérie Plante, qui a toujours prôné un meilleur accès à des logements abordables. Parmi les propositions de Projet Montréal, l’administration Plante souhaite mettre en chantier la construction de 60 000 logements abordables à Montréal au cours des prochaines années. Mme Mauger compte bien réclamer la part de Verdun dans ce projet d’envergure.
À ce chapitre, elle a rappelé un des problèmes en matière de logement à Verdun, celui des conversions en copropriétés divises, dont elle compte bien abolir les dérogations accordées trop souvent pour la réalisation de tels projets dans le passé.
L’autre dossier chaud: la lutte contre les rénovictions. Sous prétexte de travaux dont le but ultime est de louer beaucoup plus cher à un nouveau locataire avec ou sans rénovations, il fallait réagir et Valérie Plante a annoncé la création d’un registre municipal des baux. Ce registre s’appliquera aux immeubles de huit logements et plus, dans le cadre d’une certification de propriétaire responsable. Le registre permettra un suivi sur l’état des logements en exigeant un plan d’entretien.
Marie-Andrée compte poursuivre l’expérience du comité de suivi en logements communautaires qui fait le point une fois par mois de la situation du logement à Verdun.
Une passerelle plutôt qu’un pont
La candidate à la mairie propose l’installation d’une passerelle entre les deux rives de Verdun. Cette passerelle coûterait beaucoup moins chère qu’un pont et servirait d’abord à la mobilité active des piétons et des cyclistes. Marie-Andrée parle du passage occasionnel de véhicules d’urgence. Il faut penser que l’île se développe et qu’on doit répondre aux risques dans la Pointe-Sud de plus en plus peuplée.
En entrevue, nous avons rappelé les réalisations de l’administration Parenteau et du conseil d’arrondissement au cours du dernier mandat. Visiblement d’accord, Marie-Andrée Mauger s’est empressée d’évoquer le travail autour des points de ralliement entre les membres du conseil de différents partis. Son expérience l’a convaincue de l’importance de trouver les points communs plutôt que de s’arrêter aux divergences. « Nous avons le devoir de travailler ensemble », a affirmé la candidate qui a confié, « c’est le pouvoir avec beaucoup d’humilité, au-delà de la partisannerie ».