Le Tribunal donne raison aux locataires du 1005 Rielle

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Les locataires du 1005 rue Rielle ont fait valoir leurs droits. Photo: Pierre Lussier.

La conseillère d’arrondissement Kaïla A. Munro était toute fière de me remettre la copie du jugement dans le dossier de la demande d’éviction des locataires du 1005, rue Rielle. «Nous avons gagné », dit-elle, en me rappelant les gestes d’appui aux huit résidents qui ont contesté la décision du propriétaire en 2023.

Un texte de Pierre Lussier

Rappelons que le 22 janvier 2023, Explore Verdun-IDS a fait la Une avec un avis d’éviction qui touchait les locataires d’un immeuble à logements du 1005, rue Rielle. La communauté verdunoise a réagi rapidement à ce qui semblait être une injustice flagrante pour ces locataires.

En pratique, c’est l’intervenante sociale du Comité d’action des citoyennes et citoyens de Verdun (CACV), Lindsay O’Donnell, et la conseillère chargée des dossiers d’habitation, Kaïla A. Munro, qui ont entrepris des démarches afin de contester cet avis d’éviction que le proprio cherchait à justifier en faisant valoir  l’octroi d’un permis d’agrandissement octroyé par le Service d’urbanisme de l’arrondissement alors que le propriétaire avait mis en vente l’immeuble.

En effet, la fiche descriptive de l’immeuble précisait que le proprio, un certain Randall Ettinger, président de 1005 Rielle Inc., demandait 8 850 000 $ pour ce multiplex dont l’évaluation municipale en 2020-2022 était de 3 818 900 $ et pour l’évaluation triennale de 2023-2025, de 5 422 800 $.

Patience et longueur de temps

La conseillère Kaïla A. Munro

Un tel avis paraissait donc tellement invraisemblable en raison de la volonté avouée du propriétaire de vendre son multiplex, tout en affirmant qu’il voulait agrandir certains logements. Deux membres du conseil, Kaïla A. Munro et Sterling Downey, ont cogné à toutes les portes afin d’informer les locataires de leurs droits. 

À l’origine, l’immeuble comptait 36 logements dont une vingtaine ont reçu des avis. 11 ont signé et huit ont enregistré leur droit de refus au Tribunal administratif du  logement.

Il aura fallu trois audiences soit le 6 juin 2023, le 13 septembre et le 8 novembre sans oublier une période où la cause a été prise en délibéré, avant d’arriver à ce jugement favorable aux plaignants. Entretemps, les locataires ont eu droit à une prolongation de leur bail jusqu’au 30 juin 2024. Hélas, pour ceux qui ont signé et touché un chèque de 1 000 $ , les logements ont été loués à d’autres locataires.