Canard pilet
Anas acuta
Northern pintail
Ordre des ansériformes
Famille des anatidés
Texte et photos de Mario Lefebvre
Mais ma foi ! Quel est ce canard parmi les canards barboteurs résidants ?
La nature et ses dérèglements climatiques nous réservent des surprises, notamment, celle de rencontrer un canard migrateur en plein mois de février. Le canard pilet ne compte pas de sous-espèce ; il est unique et migre l’hiver venu vers le sud jusqu’en Équateur.
Ces jours-ci, le canard pilet barbotte avec ses semblables dans les eaux du Saint-Laurent. Ce majestueux canard barboteur, photographié ces derniers jours, a tout pour plaire. En images, vous serez à même de constater l’élégance du mâle lissant ses plumes et glissant gracieusement sur l’eau azurée.
Le gris et le noir de ses plumes, contrastant du blanc immaculé de son ventre, sont deux des caractéristiques qui attirent le regard. Mais il y a plus encore, sa tête est de couleur brun chocolat, traversée sur les deux joues par une ligne blanche qui descend le long de son cou pour rejoindre son ventre. Sur les côtés de sa tête, le mâle arbore une tache rosée et son bec est bleu acier. En anglais, son nom de « pintail » nous vient de sa fine et longue queue noire qui fait dix centimètres de longueur à elle seule.
À la façon du colvert et des autres canards barboteurs, le canard pilet plonge la tête première dans l’eau s’immergeant qu’à la moitié de son corps pour se nourrir. Dans les eaux peu profondes, le canard pilet trouve des graines et des plantes aquatiques. Les végétaux et les plantes demeurent les aliments essentiels à sa survie. Durant la période de nidification, il mange également des insectes aquatiques, des mollusques et des crustacés. La femelle possède une livrée plus terne de beige, de gris et de marron et, contrairement au bec bleu acier du mâle, le sien est gris foncé.
Le canard pilet mesure entre 65 et 75 centimètres et son poids varie entre 600 et 1000 grammes. Il possède une grande envergure d’ailes de 95 centimètres. Son nid est construit de branches et de graviers sur un terrain sec en forme de coupole basse, à proximité d’un plan d’eau. Ce canard n’est pas trop menacé, quoique certains individus sont chassés à coup de chevrotine de plomb et il pourrait être infecté par cette matière nocive qui se répand dans la nature. De faibles doses de plomb peuvent affecter l’immunité, appelée dans le monde aviaire (saturnisme).
Le canard pilet compte plusieurs prédateurs tels que les oiseaux de proie, les mammifères terrestres… Y compris l’homme !
NDLR : notre ornithologue n’a pas rejeté nos amis de la faune et de la flore sans crier gare ! Étant pour la première fois de sa vie devant un oiseau inconnu de sa vue, Mario a « pagayé » dans le bon sens pour nous présenter ce barboteur qui valait le déplacement !