Conférencier invité dans le cadre des soirées Lumière sur l’histoire au sous-sol de la bibliothèque Jacqueline-De-Repentigny, l’historien David Camirand, de la Société historique Alphonse-Desjardins, a captivé l’attention du public pendant près de deux heures en rappelant les étapes du développement du mouvement depuis la création, de la première caisse le 6 décembre 1900 à Lévis, et l’ouverture d’une caisse à Verdun en 1923.
Texte de Pierre Lussier
L’historien du mouvement a décrit les débuts plus que modestes des premières caisses sous l’égide des fondateurs Alphonse Desjardins et son épouse Dorimène.
Pourquoi créer des caisses populaires, demande l’historien à l’auditoire ?
– Pour combattre le prêt usuraire et encourager l’épargne tout en contribuant à la libération économique des Canadiens-français.
De 1903 à 1906, c’est Dorimène qui gère la caisse de Lévis parce que son mari travaille à temps plein comme sténographe à la Chambre des Communes. Quatre caisses sont créées dans les premières années, deux à Lévis, une à Québec et une autre à Hull. Dès le début, la part sociale est de cinq dollars et elle le restera jusqu’à aujourd’hui.
L’adoption par Québec d’une première loi des caisses d’épargne et de crédit, donnera une certaine crédibilité au mouvement facilitant le recrutement de sociétaires. De 1906 à 1930, 136 caisses voient le jour au Québec, 18 en Ontario et neuf aux États-Unis (sous le nom de Credit Union) dont une à Manchester au New-Hampshire.

100 ans de développement à Verdun
Le 15 avril 1923, une première caisse voit le jour à Verdun à deux pas de l’ancien hôtel-de-ville, sur la rue de l’Église. Aimé Parent est le premier président et Armand Roussin, le gérant qui reste à son poste pendant 25 ans. La Caisse de Verdun ouvre trois heures par semaine pour accueillir les sociétaires. Le bénévolat persiste longtemps et les heures d’ouverture sont très limitées dans les caisses, On parle de trois heures par semaine à la Caisse de Verdun.
En 1924, l’Union de Montréal est créée pour chapeauter les caisses de plus en plus nombreuses dans la région. métropolitaine. En 1925, la Caisse de Verdun compte 131 membres et 12 149 $ d’actifs.
Le krach boursier de 1929 amorce une crise économique mondiale qui se résorbe avec la Deuxième Guerre mondiale et la relance de l’industrie. Cette période de croissance amènera les caisses à diversifier les produits financiers offerts, en particulier les prêts hypothécaires en 1949.
Les sociétaires qui travaillent et gagnent de meilleurs salaires veulent s’acheter une maison et fonder une famille, d’où l’octroi de prêts hypothécaires. C’est le début des 30 glorieuses et des enfants du baby boom (1948-1968).
C’est également la période d’implantation de trois autres caisses dans Verdun, une période qui a vu des pionniers s’affirmer, les Maurice Venne, les Monarque père et fils, Rolland Geneau, Maurice Cuerrier etc. Fait intéressant, la dernière caisse créée au Québec a été la Caisse populaire Desjardins de L’Île-des-Soeurs, le 6 décembre 1990. Plus récemment, les fusions ont fait naître une seule grande caisse couvrant l’ensemble du territoire de l’arrondissement.
La technologie prend le dessus
De caisse transactionnelle qu’elle était, la caisse Desjardins d’épargne et de crédit devient relationnelle en développant des services conseils adaptés aux besoins des membres. Les services mobiles sont aussi en plein développement. On voit apparaître successivement, les guichets automatiques en 1985, l’adhésion à Visa, la création d’Accès D en 1996. Un sociétaire peut réaliser la plupart des opérations courantes sans jamais se rendre à la Caisse. Desjardins est aujourd’hui la cinquième plus grosse institution financière coopérative au monde.
Ces belles soirées sont offertes grâce à la collaboration de la Maison Nivard-De Saint-Dizier, musée et site archéologique, les Bibliothèques de Verdun et les bénévoles de la Société d’histoire et de généalogie de Verdun (SHGV).