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Mercredi, 15 janvier 2025

L’Algérie, à travers les yeux d’une Québécoise

Par Ahmed Chetioui

Avec mon épouse Danielle, fière québécoise, nous sommes allés ce printemps visiter mon pays, l’Algérie.  Elle, pour la première fois, et moi après une absence de six longues années.

Dans sa jeunesse, mon épouse a visité des lieux touristiques connus comme Djerba en Tunisie, ou l’Égypte et ses pyramides, deux pays arabes ouverts au tourisme et qui sont des sources de revenus non négligeables pour eux.

L’Algérie tire ses revenus principalement du pétrole et des énergies fossiles ; le tourisme en est à ses balbutiements, voire inexistant. Alors pour une québécoise habituée aux infrastructures touristiques et leurs commodités, son arrivée en terre algérienne, à Oran, notre première étape – ville qui m’a vue grandir -, étudier et devenir médecin, a été un choc. D’abord le choc des cultures. Eh oui, l’oranais est choquant lorsqu’on ne le connait pas. Car quand il parle, il parait toujours en colère, mais sous cette apparence, une gentillesse, une amabilité et une hospitalité sont à fleur de peau.

Sur la route qui nous mène au centre-ville, les sacs de plastiques, les mégots, les papiers jonchent les terre-pleins et virevoltent au gré du vent, les arbres tels des sapins à Noël en sont décorés, l’Oranais, ou plutôt, l’algérien ne connait pas l’utilité des poubelles. Nous voilà arriver sur les hauteurs de la ville, tous deux, avons le souffle coupé par la beauté de la baie d’Oran, le mont Murdjadjo qui surplombe la ville, abrite Santa Cruz, un fort espagnol construit en 1604, et une chapelle romane – notre dame du salut – construite en 1950, sont ouverts aux visiteurs ainsi qu’aux pèlerins, la vierge Marie surplombant le dôme, les bras ouverts, enlace et protège la ville d’Oran.

Le centre-ville nous accueille enfin, tout comme les villes modernes, les embouteillages sont légion, les voitures se partagent la route avec les piétons, le code de la route est inexistant, nous sommes étourdis par le bruit, les rires, les odeurs et les couleurs.

Deux semaines pour découvrir ou redécouvrir l’Algérie est impossible à faire, c’est pour cela qu’Oran ne fut qu’une étape.  Nous quittons cette ville pour la capitale, Alger, qui porte si bien son nom, Alger la blanche, cette ville a su garder son charme, ses immeubles haussmanniens, son front de mer, ses jardins luxuriants, sa casbah, quartier antique qui glisse tel un serpent des hauteurs d’Alger jusqu’à la méditerranée, ma belle québécoise a découvert une ville magnifique.

D’Alger à Constantine, ville aux huit ponts suspendus, construite sur un piton rocheux et semblant flotter au-dessus des gorges du Rhummel, ville moderne ayant su garder son authenticité et son charme d’antan, nous invite à flâner dans ses rues, et découvrir la beauté de ses palais, notamment celui d’Ahmed Bey, tant d’images et de souvenirs qui rejailliront de nos mémoires.

L’Algérie est riche de son histoire qui remonte au temps des amazighs et des romains, notre périple nous amène à Djemila, ville qui abrite les vestiges de l’antique Cuicul, cité romaine, classée patrimoine mondial par l’Unesco. De là nous continuons notre route jusqu’au porte du désert, où la découverte des balcons du Ghouffi, est un émerveillement, l’apothéose de notre voyage.

Danielle a découvert un pays qui recèle des richesses architecturales et des sites naturels insoupçonnés,  malheureusement inexploités, des infrastructures touristiques inexistantes, ou si elles existent sont loin du terroir, de l’authenticité, et de l’histoire Algérienne.

Nous restons tous les deux sur notre faim, tant de lieux sont encore à découvrir en Algérie, son littoral marin, ses montagnes et son désert où les palmeraies vous accueillent pour déguster un verre de thé chaud et désaltérant, son peuple, fier et orgueilleux qui vous offre son hospitalité et vous ouvre les portes de sa demeure… L’Algérie…

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