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Samedi, 12 juillet 2025

Verdun + Île-des-Sœurs
NOUVELLES

L’agriculture urbaine rapproche les jeunes de la Nature

2e partie

(Texte Pierre Lussier)

Nous avons mis en parallèle l’expérience de la naturaliste et pédagogue Marcelle Gauvreau et de son école de L’Éveil et certaines pratiques au programme  d’un organisme contemporain, comme L’Ancre des Jeunes. Vous retrouverez ce texte dans le numéro 210 de la version dominicale d’Explore Verdun-Île-des-Soeurs sous le titre de : Apprendre au contact de la nature. Une nouvelle dimension s’ajoute cette semaine avec l’agriculture urbaine.

C’est en observant une classe de sciences naturelles de Marcelle Gauvreau au Jardin botanique qu’on saisit mieux l’attrait des jeunes pour ce type d’apprentissage au contact de la nature. Des gestes posés aujourd’hui nous rapprochent des initiatives d’hier. 

L’orthopédagogue Louise Courtemanche que nous avons consultée, rappelle l’importance de l’observation et de la manipulation concrète axée sur la nature, notamment les plantes, les animaux et les minéraux « En les touchant et les manipulant. et en nommant leurs différentes composantes », l’enfant apprend les mots justes et il est à l’âge de construire le langage dans la classe de Tante Marcelle. « Une des grandes forces de son approche éducative, et sûrement de son influence par la suite, a été de partir du concret pour accéder à un savoir scientifique », constate Louise Courtemanche qui parle d’une approche active à la manière du célèbre éducateur français Célestin Freinet qui a contribué à repenser les chemins de la mémorisation et les bienfaits de l’enseignement extérieur.

L’Ancre, un modèle à suivre

L’Ancre des Jeunes s’est donné comme objectif depuis 35 ans, de réduire le décrochage scolaire et de le prévenir chez des élèves qui ont du mal à trouver leur place à l’école. L’Ancre propose une approche pédagogique individuelle et offre une panoplie d’activités pour mettre en valeur les aptitudes des jeunes et développer leur estime de soi, notamment avec l’horticulture dont nous avons parlé dans la première partie de notre dossier.

Nous avons discuté longuement de la place qu’occupent l’horticulture et l’agriculture urbaine dans les ateliers de L’Ancre avec Jacinthe Roberge, directrice de cette ressource dont la réputation est bien établie dans le monde de l’éducation. L’installation, il y a quelques années, d’une serre sur le toit de l’immeuble occupé par L’Ancre, témoigne de l’intérêt des responsables de l’organisme pour la pratique d’activités horticoles. Selina Burgess, intervenante académique en anglais, accompagne avec enthousiasme les jeunes qui cultivent avec fierté des légumes qu’ils partagent dans les jardins collectifs, comme le jardin du pacifique

L’Ancre participe activement au développement de l’agriculture urbaine en produisant des fines herbes et des légumes que les citoyens peuvent cueillir sans se sentir coupables de vol. 

À Verdun, on a raison d’être fier

L’agriculture urbaine a connu un développement majeur depuis quelques années à Verdun. Plusieurs initiatives et projets soutenant la production locale de nourriture et la sensibilisation à la pérennité de ces actions concrètes créent un mouvement qui rejoint tous les habitués des jardins communautaires et leurs amis.

Grâce à son Plan de développement de la communauté nourricière (PDCN) de Verdun, l’arrondissement encourage l’agriculture urbaine et l’accès à des aliments de qualité. La présence de serres municipales héritées de l’ancienne Ville de Verdun a été déterminante pour traduire rapidement des beaux principes en gestes concrets sous la responsabilité d’un organisme à but non lucratif mandaté, le Grand Potager.

Membre du Grand Potager, la Coopérative de Solidarité Abondance Urbaine Solidaire (CAUS) vise à créer l’abondance pour les citoyens autant en alimentation saine et locale qu’en éducation et en relations sociales, notamment avec des projets comme les marchés fermiers. Acheter, cuisiner et cultiver localement sont au menu de la Coop qui est située au 6049 boulevard LaSalle à Verdun. 

Les serres, un lieu d’apprentissage

C’est par le biais d’ateliers traitant de production, de transformation, de gestion en agriculture urbaine et en sécurité alimentaire que des volontaires profitent du savoir de spécialistes, agronomes, horticulteurs et techniciens. Cet apprentissage rejoint des gens de toutes générations, initiés ou néophytes dans le jardinage. En développant des jardins collectifs, on croit pouvoir produire des aliments frais de qualité accessibles aux résidents.

Les serres municipales constituent un pôle de savoir-faire en agriculture urbaine, offrant des activités et des ressources aux citoyens et aux organismes. Des projets comme l’aquaponie et l’hydroponie ont permis de familiariser des jardiniers amateurs à la culture hors-sol dans l’eau. Et l’aquaponie permet d’expliquer les écosystèmes et le cycle de vie dans la nature. En effet, à l’aide de bassins où vivent des poissons dont les excréments sont transformés par les racines des plantes qui oxygènent l’eau purifiée qui retourne dans l’aquarium des poissons.

(Ce reportage a bénéficié du soutien du programme des Bourses d’excellence de l’Association des journalistes indépendants du Québec) 

Étudiantes en visite au bois de Van Horne, mai 1938

Archives UQAM

Fonds d’archives Marcelle Gauvreau 7P 610 01 13 3

Jacynthe Roberge, directrice de L’Ancre en entrevue avec Pierre Lussier d’Explore Verdun Île-des-Soeurs.

(Photo : Alain Laroche)

Entrée principale de L’Ancre des Jeunes avec bac de fines herbes au 3565, boul. LaSalle.

(Photo : Alain Laroche)

Vicky St-Pierre, agente de développement en transition socioécologique, accompagne les initiatives du public verdunois (ruelles vertes, sécurité alimentaire, etc).

(Photo Daniel Rochon)

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