Par Marek Zielinski
Recherche LUZ Garcia
Parfois, le meilleur chemin à prendre n’est pas la ligne droite. Jean-Christophe Surette en a pris un assez sinueux : passer par Calgary pour aboutir à Montréal, en venant de son Moncton natal.
L’humour chez lui est naturel, il s’invitait déjà dans ses présentations à l’université, dans ses études d’éducateur, pour la plus grande joie de ses camarades et des profs. À la dernière session, l’envie de bouger lui fait passer six mois dans l’ouest, d’où il revient encore plus incertain quant à son futur métier. Une soirée sur scène du Comedy Club de Moncton dissipe ses doutes : il veut faire de l’humour. Des cours d’arts dramatiques à l’Université viendront encadrer son talent inné pour le stand-up. Déjà, on sent qu’il place la barre haute. Il a vu Louis-José Houde, l’un de nos meilleurs humoristes, exercer son pouvoir tel un chef d’orchestre sur un public conquis. Il n’en exigera pas moins de soi-même ; il passera une audition pour l’École nationale de l’humour, où il a été admis, puis il perfectionnera le métier soir après soir au Bordel Comedy Club de Montréal. Depuis, grâce aux rencontres qu’il y a faites, il a assuré la première partie de spectacles de Mike Ward, Simon Gouache et – la boucle se ferme -, de Louis-José Houde.
Le titre de cette chronique n’est pas juste un jeu de mots en apparence contradictoire, mais il définit bien l’angle sous lequel JC Surette désire pratiquer l’humour : faire réfléchir, prendre son prochain par le coude et lui montrer ce qu’il n’aurait pas remarqué autrement – voilà le vrai enjeu du métier de l’humoriste. Sinon, ce ne sont que de blagues, plus ou moins réussies, dont les amis se régalent autour d’une table ou accoudées au bar. La générosité semble le mieux décrire JC : un humoriste-humaniste, un « humariste » en somme (si un mot nous manque, inventons-le !) qui observe, qui cueille à plein cerveau nos travers, nos faiblesses, nos mesquineries et nos petits moments de grandeur.
Le confinement a privé JC de la possibilité d’exercer ses talents devant un public. Il perfectionne alors ses techniques d’écriture, aiguise son sens d’observation, va chercher ce diamant dans une pierre brute – tout ça pour faire un retour en force. Il s’adonne aussi à la pratique de ses deux jeux préférés : les échecs et le poker.
Verdunois par choix, par amour donc, Jean-Christophe apprécie l’essor de la ville, vante son esprit d’initiative et la diversité commerciale sur la Promenade Wellington. En ce début d’année, avant qu’il soit trop tard pour les souhaits, formons-en un pour nous, les Verdunois : que la Well se dote d’un club d’humour et que le retour sur scène de JC se fasse dans sa ville d’adoption, persuadé qu’il y ferait un malheur pour notre plus grand bonheur. Le rire est contagieux, nul besoin de le contenir ; il fait du bien partout et à tous en vrai remède miracle.