Par Carole Pelletier
En mars 2022, Elizabeth Angers, insulaire depuis un peu plus d’un an, devenait propriétaire du magasin IGA de L’Île-des-Sœurs. Souvent, le hasard fait bien les choses : Élizabeth Angers était ouverte à un nouveau défi et le magasin alimentaire devenait accessible alors que Louise Ménard se défaisait de son cinquième et dernier magasin d’alimentation.
À quelques minutes de la maison, la femme d’affaires est heureuse : un beau magasin, un personnel loyal qui vise d’abord et avant tout la satisfaction des clients et, qui sait, des projets pour rendre l’expérience client encore plus intéressante.
Comment devient-on marchande en alimentation ?
Parfois par des chemins détournés. Originaire du Saguenay, Angers a toujours rêvé d’avoir son propre commerce : restaurant ou magasin d’alimentation. Après tout, son grand-père était propriétaire d’une épicerie à Alma. Mais voilà que les études l’amènent à l’École des Hautes Études commerciales à Montréal où elle complète un baccalauréat en administration. Et, c’est le début de la carrière chez Nortel et ensuite chez Téléglobe, où elle devient vice-présidente. Ses champs d’action : la chaîne d’approvisionnement, les achats, la gestion des contrats. Puis, un jour, un ami lui parle des possibilités en alimentation et la piqûre la reprend. La belle aventure commence en 2008 par l’acquisition de magasins : Montréal, Lanaudière, les Laurentides et puis, finalement, L’Île-des-Sœurs.
Des défis, dites-vous ?
Ce n’est pas un marché facile. On en est tous conscients : les prix ont augmenté dans tous les domaines et l’alimentation est loin d’avoir été épargnée.

La main-d’œuvre se fait rare et volatile. Veut-on garder le comptoir de boulangerie ouvert jusqu’à 21 h ? Bien sûr, mais ce n’est pas possible actuellement : on manque de gens. Que peut-on y faire ? Continuer à recruter et, si possible, fidéliser le personnel en devenant pour eux une famille où ils sont estimés. Il faut être créatif. Peut-on créer des liens avec des employés ayant des besoins spéciaux et leur fournir un travail valorisant tout en répondant à ce besoin de main-d’œuvre ? Elizabeth Angers aimerait bien établir un contact avec des organismes locaux.
Comment réussir ?
Si les clients sont sensibles au prix, ils recherchent également une expérience client positive : un magasin propre et bien éclairé, un personnel affable, la disponibilité des produits qu’ils désirent, de beaux et bons produits bien présentés et des petites attentions qui font qu’on a envie d’y revenir comme ce commis qui prend son parapluie et raccompagne une cliente à son automobile avec ses achats. Sympathique ! Et l’on s’en souvient.
Il faut connaître sa communauté et viser à en faire partie, répondre à ses besoins spécifiques et s’assurer que les gens sont contents. Des particularités de L’Île-des-Sœurs ? Multiculturalisme à 40 %, donc de la variété : beaucoup de petits foyers, donc des formats à l’avenant. Les clients estiment de plus en plus l’achat local et la place qu’on lui donne.
Elizabeth Angers en est encore à son tour de piste, exercice d’un an qui permet de connaître les cycles saisonniers de sa clientèle. De beaux projets et initiatives en sortiront certainement.
Bienvenue à l’Île, Madame Angers !