Par Juliana Zerda
Collaboration spéciale
Depuis 1977, les Nations unies ont officialisé la journée du 8 mars comme la journée internationale des droits des femmes. Cette journée tire ses origines de l’histoire des luttes ouvrières et des manifestations de femmes au début du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.
Une journée pour commémorer les réalisations des femmes d’ici et d’ailleurs et pour nous rappeler les progrès accomplis dans la lutte pour l’égalité. Il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais ces progrès, que se voient dans toutes les sphères de la société, représentent la lutte constante de toutes les femmes.
Pour ce jour, je mets en lumière trois profils de femmes inspirantes qui, silencieusement, ont construit l’histoire, son propre et celle de leurs familles. Cet article est dédié à toi, voisine verdunoise, femme, championne, forte, courageuse, résiliente. À toutes les femmes silencieuses qui, avec leurs actions, bâtissent notre histoire.
Louise Patola,
une femme de cœur
qui met la passion
dans toutes ses actions
Originaire de Marieville sur la rive sud, Louise est arrivée à L’Île-des-Sœurs depuis plus de 20 ans. Mère de William Maxime Fortin, un artiste-entrepreneur qui a étudié dans la discipline du cirque et est maintenant à l’université en gestion des affaires et Études de gestion cinématographique. Louise a étudié en ressources humaines et évolué professionnellement dans le secteur des Services Conseil en informatique, est actuellement directrice principale au développement des affaires dans une grande entreprise québécoise.
Elle se définit par sa ténacité, femme d’action, qui a su se faire une place dans un secteur dans lequel les femmes ne font pas la majorité. Elle peut voir les changements et reconnaît les progrès, même dans la haute gestion qui, au départ d’il y a 25 ans, était gérée en majorité par des hommes. Aujourd’hui, elle constate qu’il y a de plus en plus de femmes dirigeantes.
Louise considère que les femmes d’aujourd’hui doivent jongler avec plusieurs rôles à la fois et faire de leur mieux dans chaque sphère de leur vie professionnelle et personnelle. « Les femmes apportent l’équilibre entre la productivité et l’humain derrière l’entreprise. Nous sommes capables de détecter les forces de chacun et les mettre à contribution. »
Stéphanie Dumont,
une femme qui sait écouter
pour aider les autres
à atteindre leur plein potentiel
Nés à Saint-Hyacinthe et d’origine française, les parents de Stéphanie ont immigré au Canada en 1970 et ont élevé leurs trois filles avec la double culture franco-québécoise. Stéphanie est à L’Île-des-Sœurs depuis 2006 et est mère de deux filles de 17 et 13 ans. Elle est psychologue de formation, avec plus de 20 d’expérience en ressources humaines ; elle est actuellement gestionnaire en ressources humaines dans une entreprise axée sur le mieux-être.
Stéphanie se caractérise par son calme et sa grande capacité d’écoute : elle aide les personnes à prendre du recul et à essayer de se concentrer sur le moment présent. Elle a vécu au Québec, en France, en Allemagne, et a travaillé dans différents secteurs, au gouvernement, dans le milieu associatif, auprès d’entreprises de commerce et pharmaceutiques ; son parcours lui a permis de s’adapter à différents secteurs d’activité, de développer une résilience, des valeurs à transmettre à ses filles…
Stéphanie considère que les femmes d’aujourd’hui essaient de s’accomplir dans leur famille et dans leur vie professionnelle, une quête constante qui, dans son cas, ne serait pas possible sans le soutien indéniable de son mari, ses filles, sa mère et ses sœurs.
« L’environnement externe et la famille que j’ai réussi à construire c’est cela qui fait qui je suis aujourd’hui. Mon défi est de me centrer sur ce qui est important, vivre le moment présent. Oui, je peux dire je suis une femme heureuse et accomplie. »
Julie Champagne,
une force tranquille
Née à Montréal, Julie a grandi à Verdun et habite à L’Île-des-Sœurs depuis 1991, d’abord avec ses parents puis avec son mari et ses deux enfants, Maxime et Raphaëlle. Julie a fait un BAC à l’Université McGill en anatomie et biologie cellulaire et une maîtrise à l’Université de Montréal en biologie moléculaire. Elle travaille depuis 20 ans pour le Conseil National de Recherches du Canada (CNRC) dans le centre de recherche Énergie, Mines et Environnement. Elle est aussi impliquée bénévolement dans le comité exécutif de la Société pour la responsabilité sociale et environnementale auprès de l’Institut canadien de mines.
Femme de sciences qui a su se faire une place, elle constate que dans son secteur d’activité (la biologie), le marché du travail présente des iniquités qui sont encore présentes au niveau des postes plus importants de chercheurs et de gestion, occupés par des hommes. Le secteur minier reste encore très masculin, un plafond de verre difficile à briser : « l’industrie minière est un domaine fascinant et, au fil des ans, j’y ai tissé des liens avec des femmes incroyables qui se supportent et aident cette industrie à évoluer positivement vers des conditions de travail plus équitables, des pratiques plus vertes et des relations sincères et constructives avec les communautés autochtones. »
De son point de vue, malgré les progrès, la lutte pour l’égalité est encore importante. Selon Julie, les femmes et les filles d’aujourd’hui évoluent beaucoup sur les apparences ; elle souligne l’importance d’apprendre comme société à donner de la valeur aux »accomplissements », plutôt qu’aux apparences.
C’est le cumul des expériences et des petites et grandes réussites qui ont bâti chez elle la confiance et façonné la femme qu’elle est aujourd’hui. « Plus jeune, j’étais plus introvertie, mais en voyant des amies foncer et s’accomplir, j’ai eu le goût d’essayer et de croire en moi. »
