Texte Pierre Lussier
Photographies Michel Cusson
À 22 h 10 lundi soir dernier, Radio-Canada annonçait que le prochain gouvernement serait formé par le Parti Libéral du Canada, une trentaine de minutes plus tard, la télévision indiquait que le candidat du PLC dans LaSalle-Émard-Verdun, Claude Guay, était élu sous les applaudissements nourris de ses partisans qui affluaient au Café Monk dans Ville-Émard.

Il y avait de l’animation à ce Café, alors que les sympathisants arrivaient par petit nombre pour s’informer des résultats et que d’autres avaient déjà les yeux braqués sur la télévision qui diffusait en continu des résultats. La situation s’annonçait bien à l’échelle du pays sans être un raz-de-marée comme on aurait pu le croire. Les libéraux gagnaient de nouveaux sièges au Québec aux dépens du Bloc surtout, mais l’Ontario allait refroidir l’enthousiasme des militants du PLC avec des gains conservateurs. À 22 h 40, l’élection de Claude Guay était confirmée et celui-ci était déjà sur place pour saluer ses partisans.
Claude Guay a d’abord remercié son équipe de campagne pour son professionnalisme, il a remercié son épouse et il a affirmé avoir, malgré les rumeurs, le désir de débattre et même de travailler dans le futur avec certains de ses adversaires.
Claude Guay est ingénieur industriel, il a travaillé 16 ans chez IBM Canada et a même été président de la compagnie. Claude a quitté son poste pendant deux ans pour aider des entreprises en démarrage et, par la suite, il est revenu chez IBM.
La politique pour lui c’est nouveau aussi, le candidat a fait ses premiers pas au contact du public sur le terrain dans le Grand Sud-Ouest, ce qui lui a permis de bien connaître le comté de LaSalle-Émard-Verdun, « un véritable kaléidoscope par sa diversité », selon lui. L’élu s’est rappelé quelques instants de quelques-uns de ses prédécesseurs dans le comté, notamment Paul Martin et David Lametti.
Souriant et attentif à ses interlocuteurs, Claude Guay espère, en toute équité, être la voix de LaSalle-Émard-LaSalle à la Chambre des Communes. Claude et son épouse Carol-Anne ont un fils militaire et ils sont, depuis 11 mois, grands-parents d’une belle petite fille.
De quoi les citoyens vous ont le plus parlé ?
Tout au long de la campagne, Claude Guay a joué au bingo comme jamais, mais il a surtout répondu à une multitude de questions pendant ses déplacements. On lui a souvent parlé du coût des logements, de l’augmentation des loyers, et surtout du manque de logements disponibles et du coût de la vie en général. C’est également une préoccupation pour ceux qui sont dans le petit commerce dont les loyers sont de plus en plus chers. Les agissements du président Donald Trump inquiètent également les gens qui s’interrogent sur les tarifs et les velléités d’annexion du Canada du géant voisin. Claude Guay a rappelé que les électeurs ont aussi exprimé leurs craintes sur la situation du français.
Sans oublier que c’est le premier ministre qui décide du choix des ministres, Claude Guay affirme qu’il y a plein de choses qui l’intéressent, notamment l’intelligence artificielle.
Résultats convaincants mais prévisibles

Réflexions entre deux élections
Une lutte à trois lors de l’élection partielle du 16 septembre dernier avait permis au candidat bloquiste Louis-Philippe Sauvé de gagner dans un contexte où le gouvernement de Justin Trudeau était particulièrement impopulaire et la candidate libérale, une conseillère municipale de LaSalle (Laura Palestini) était moins connue du public en dehors de son arrondissement.
Dans la tourmente de la dernière session du parlement et son abrogation pour un temps, un néophyte comme le député Sauvé n’avait rien pour l’aider à se faire connaître du public. Son homonyme, Craig Sauvé, conseiller municipal du Sud-Ouest et candidat du NPD à la partielle (8 272 votes) et à l’élection générale (5 433 votes), a fait moins bonne figure cette fois, suivant en cela la tendance nationale qui a réduit à 7, le nombre de députés de ce parti à travers le Canada. C’est le PLC qui a fait le plein des votes du NPD en marge de la guerre des tarifs, et de la nécessité de confier le pouvoir à un leader expérimenté sur le plan économique, comme Mark Carney pour négocier avec le président Trump.