Harle couronné
Lophodytes cucullatus
Hooded merganser
Ordre des Ansériformes
Famille des Anatidés
Texte et photographies de Mario Lefebvre
Les berges du fleuve Saint-Laurent regorgent d’oiseaux marins ; le harle couronné en est un de ceux-là. Ce canard piscivore aux couleurs frappantes, est le plus petit de la famille des harles nord-Américains. Autrefois, il était appelé bec-scie couronné, à cause de son bec dentelé du genre harle Mergus, mais il n’en fait pas partie. À l’aide d’images captées et annexées au texte, vous êtes à même de remarquer la couronne blanche hérissée du mâle. Cette crête une fois déployée révèle un formidable éventail blanc bordé de noir. Ses deux virgules noires qui font contraste au blanc immaculé de son ventre sont notables. Les flancs sont brun roux et son dos est noir.
Chez la femelle du harle couronné, la huppe est plus petite et complètement rousse. De couleur plutôt uniforme, tirant du gris au brun, elle fait une belle paire avec le mâle glissant tous deux sur l’eau. Le harle consomme des poissons, des crustacés, des insectes et végétaux aquatiques. Excellent plongeur, ce canard amphibien disparaît en une fraction de seconde en dessous de l’eau, et émerge quelques mètres plus loin. Ses yeux sont particulièrement bien adaptés à la vision subaquatique. La quête de nourriture l’amène à plonger fréquemment. Tous les canards, qu’ils soient barbotteurs ou plongeurs, enfouissent toujours leur tête sous l’eau puisque c’est là où se trouve leur nourriture.
Le harle couronné décolle de son plan d’eau en trombe. Planant doucement pour l’amerrissage, il pratique la technique du ski nautique et patauge sur l’eau de ses pattes palmées avant de s’y arrêter. Quand la femelle est prête à pondre, elle choisit un nid dans une cavité d’un arbre mort ou vivant, situé de 1,2 mètres à 4,5 mètres du sol. Les mêmes nids peuvent être disputés entre plusieurs espèces comme les grands harles ou les garrots. Parfois, il arrive que l’on trouve des œufs de plusieurs espèces différentes dans un même nid. À l’occasion, la femelle nichera à un kilomètre d’un plan d’eau, elle devra conduire les canetons en marchant lorsqu’ils seront éclos. Immédiatement après la ponte, le mâle abandonne la femelle. On appelle nidifuge les oiseaux qui, dès leur naissance, peuvent se déplacer et se nourrir par eux-mêmes. Le caneton du grand harle, qui souffle depuis quelques heures de vie, est autonome comme le poussin ou le veau nouvellement né.
À l’automne, le harle couronné migre vers le sud des États-Unis, là où l’eau ne gèle pas et où la nourriture demeure accessible. Pour ma part, j’ai observé le harle couronné sur le fleuve St-Laurent en plein hiver cette année. La raison principale de la migration chez les oiseaux est souvent reliée à la rareté des aliments disponibles à leur survie.