Buse à épaulettes
Buteo lineatus
Red-shouldered hawk
Ordre des accipitriformes
Famille des accipitridés
Texte et photos de Mario Lefebvre
Prime coche ! Belle surprise cette semaine, une première rencontre avec la buse à épaulettes.
Se pavanant sur une branche dépourvue de feuilles en ce mois de mars, ce rapace diurne aux épaulettes roussâtres m’offre une séance de photos hors du commun. Sur ces images, voilà la buse à épaulettes juvénile dans sa première année de vie. Née l’an dernier, cette buse présente une livrée brun pâle, comparativement à l’adulte, alors qu’elle porte un plumage qui présente une livrée de couleur rousse sur la poitrine et aux épaules. La femelle est semblable au mâle pour son plumage, mais elle est plus grande en taille et en poids.
En Amérique du Nord seulement, il existe une douzaine d’espèces de buses, qui diffèrent par leur poids, leur taille et leur apparence. La buse à épaulettes, perchée à l’entrée du parc du boisé Saint-Paul de L’Île-des-Sœurs, semblait me souhaiter la bienvenue. Du coup, je croyais qu’il s’agissait d’un rapace plus commun dans nos territoires périurbains, comme l’épervier de Cooper. Ce qui m’emmène à vous dire que nous jouissons d’une variété d’oiseaux exceptionnels qui fréquentent notre ville riveraine.
La buse à épaulettes est un oiseau de proie monogame et territorial. Placé en haut de la chaîne alimentaire, ce rapace aux ailes larges se faufile dans la forêt avec aisance. Se servant de sa vue perçante et directionnelle, la buse à épaulettes bouge sa tête sur les côtés pour ne rien manquer et se jette sur ses proies en plein vol. Munie d’une ouïe fine, la buse peut entendre des mammifères à des centaines de mètres de son perchoir. Son alimentation est variée : lapins, écureuils, gerboises, mulots ainsi que des reptiles et des amphibiens. Elle mange aussi de gros insectes et à l’occasion des oiseaux.
Au Canada, le statut de la buse à épaulettes n’est pas menacé, quoique la rareté des milieux humides et la déforestation lui causent un certain tort pour se peupler davantage. Dans la grande roue de la chaîne alimentaire du règne animal, plusieurs espèces de vie peinent à se développer en quantité suffisante pour nourrir et rendre prospère tous les animaux de ce monde. En parade nuptiale, la buse à épaulettes mâle lâche des cris et effectue des mouvements d’ailes pour sa promise. Une suite de « kîyar, kîyar… » aiguë et claire est émise fréquemment. Le couple de buses à épaulettes travaille conjointement à construire un grand nid profond orné de petites branches et d’écorces où il pourra concevoir les petits. Trois ou quatre œufs prendront une quinzaine de jours à éclore. À 35 jours, les oisillons prendront leur premier envol et resteront dépendants des adultes pour être nourris et nicheront au nid familial pour une période d’environ trois mois.
Vivement le printemps, arrivée massive d’oiseaux colorés et chants agréables à nos oreilles, bientôt une heure de clarté de plus pour en profiter !


