Antonio Samson, une véritable force de la nature

À 50 ans, voyant sa conjointe participer à une course de deux kilomètres, Antonio Samson s’est dit : « Pourquoi pas moi ? »

Texte et photographies Michel Cusson

Ancien postier à la retraite depuis 2016, le travail physique ne l’a jamais rebuté. Alors à l’emploi de Postes Canada au centre de tri de ville Saint-Laurent sur un quart de travail de soirée, il trouvait l’énergie pour offrir ses services de paysagiste en matinée. Lorsqu’il a obtenu un poste à la succursale de Verdun, sa journée de travail était répartie en trois volets, la livraison de colis en camionnette le matin, un peu de tri de courrier en début d’après-midi et finalement la livraison à pied en fin de journée. Tous ces colis à livrer à une cadence chronométrée et ces escaliers à grimper se sont avérés la prémisse à un parcours athlétique hors pair. 

PORTRAIT D'ATHLÈTE

« Sauf que les premières foulées de course se sont avérées plus essoufflantes que prévu! » a avoué M. Samson. »

Avec le temps et l’effort, Antonio et sa conjointe Louise sont devenus des retraités très actifs. Course à pied, duathlon pour lui, triathlon pour elle… et participations à des championnats mondiaux. Ils sont tous les deux animés par le plaisir de se surpasser et les occasions de voyager à l’étranger.

Ainsi lors de l’entretien Antonio Samson annoncera :

« J’ai une santé de fer

et j’en profite pleinement ! »

Boston à répétition

Antonio Samson se considère davantage comme un coureur qu’un cycliste et ce malgré ses trois participations à des championnats mondiaux de duathlon (course, vélo, course). Il a participé à ce jour à trois éditions du célèbre marathon de Boston. Lors de sa première expérience en 2012, le mercure avait atteint plus de 30°C.  Épuisé, il s’était tout de même assuré de courir à petits pas les deux derniers kilomètres avant de s’écrouler de fatigue après avoir traversé la ligne d’arrivée. Lors de sa deuxième expérience à Boston, en 2015, les conditions météo ont été à nouveau  défavorables à la performance.

« Il pleuvait et j’avais froid. À 32 km, presque en hypothermie, je me suis arrêté sous une tente médicale avec l’idée d’abandonner. Lorsqu’on m’a précisé qu’il fallait attendre la navette plus d’une heure trente, je suis reparti en courant lentement. J’ai retrouvé le rythme et j’ai traversé la ligne d’arrivée en 4 h 25 min 17 sec malgré les 15 minutes de pause. »

En avril dernier, à sa troisième participation, la météo était parfaite. Le 16°C printanier et le soleil éblouissant ont permis à M. Samson de tenter le standard de requalification à Boston sur le parcours de…  Boston. Malgré toute l’énergie déployée, le projet s’est avéré trop ambitieux, le chrono affichant 4 h 19 min 31 sec à son arrivée.

Deux marathons en huit semaines

Au printemps 2021, de retour d’un hiver passé sur son vélo (grâce au service Zwift), il  a entamé la saison de course avec grande facilité. À la fin septembre, alors au sommet de sa forme, il a participé au marathon de On court Montréal dont le parcours se résume en neuf tours de bassin olympique de l’île Notre-Dame. Il a terminé la course en précisément 4 heures. Constatant qu’il pouvait faire mieux et sans hésiter il s’est inscrit à l’édition du marathon de novembre suivant de On court Montréal. Cette deuxième course de 42,2 km en huit semaines lui a permis d’abaisser la marque à 3 h 58 min 33 sec.

Une traversée du Canada sur deux roues

L’été dernier, Antonio Samson a concrétisé un vieux rêve, celui de traverser une grande partie du Canada à vélo… en solo de Vancouver à Winnipeg.

« Question de sécurité, on m’a déconseillé de traverser l’Ontario sur mon vélo. La Transcanadienne étant trop dangereuse pour les cyclistes. Il en était de même pour les routes secondaires des Prairies de l’ouest, empruntées par les convois routiers depuis la pandémie. »

Au retour à Verdun, après une sortie de course, il a constaté rapidement que le périple sur deux roues avait occasionné une fracture de stress à la cheville. La blessure l’a ralenti pendant six semaines. Depuis l’automne dernier, il tente de retrouver la grande forme en s’entraînant, entre autres, deux fois par semaine sur la piste intérieure du Centre Claude-Robillard, en réalisant des sessions d’intervalles longs et d’intervalles courts.

2023 sera l’année des grands rendez-vous

Le 17 avril prochain, il prendra le départ du marathon de Boston pour une quatrième fois en ayant en tête de réaliser le standard de 4 h 05 sec (pour son groupe d’âge).

Le 30 avril (moins de deux semaines suivant le marathon) il participera aux championnats mondiaux de duathlon présentés à Ibiza, en Espagne. En moins de 24 heures, il prendra le départ des deux épreuves de duathlon, le sprint et ls distance olympique. 

« En gérant bien chaque segment de la course, je viserai à nouveau les objectifs de terminer en milieu de peloton et pas le dernier. »

Et après…

Le prochain projet d’envergure de M. Samson, il se le réserve pour souligner son 70^e anniversaire dans deux ans. Il s’agira d’une participation aux championnats du monde de duathlon longue distance qui se tiendront à Zofingen en Suisse. L’épreuve consiste à 10 km de course en demi sentier, 150 km de vélo en dénivelés et 30 km de course.

Impressionnant? Certainement. Antonio Samson est une véritable force de la nature.

Duathlon sprint

Les chiffres d’Antonio Samson