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Samedi, 12 juillet 2025

Verdun + Île-des-Sœurs
NOUVELLES

Un café avec Luz et Marek

Royaume Santerre

Texte Marek Zielinski

Recherche Luz Garcia de Zielinski

PHOTO: Michel Cusson

Pas de moustache cirée qui fait deux boucles autour de la bouche; pas de cheveux plaqués induits de la brillantine; pas de chemise au col de dentelle; pas de canne au pommeau dorée – en face de nous, devant un café fumant, un homme jovial, au sourire facile et à la parole précise. Pourtant, comme son maître Salvador Dali, il abrite en lui tout un monde imaginaire, puissant, complexe, fascinant. Éric Santerre crée, depuis plus de vingt ans, des toiles qui voyagent désormais dans le monde entier. 

Même si le fait d’être un autodidacte lui a fermé quelques portes au nez, Éric revendique avec fierté son statut. Passer par une école, même la plus réputée, expose au risque de formatage, de confinement dans un courant de pensée. Au niveau de la technique également, apprendre par soi-même comporte certains avantages, grâce aux erreurs glorieux dont l’art mondial regorge (peinture à l’éponge en étant l’un des exemples).

Des voyages et des rencontres

La grande aventure avec l’art commence pour Éric en 2003, quand il se lance à corps perdu dans la création. Il n’a cessé depuis à développer et peaufiner son style, si particulier et singulier malgré les filiations qu’il revendique lui-même, notamment celle avec le grand Dali. Le cadre d’une toile devient une fenêtre sur le monde de l’artiste, mais aussi un écran sur lequel se projette la sensibilité de l’observateur. Ce dialogue permet aux œuvres d’Éric de voyager un peu partout : Vatican, France, Belgique, Roumanie, Monaco.

 La dernière aventure en date l’a amené en Suisse, dans la galerie Zug, près de Zurich en Suisse. À l’initiative de Sébastien Antoine, un ami et admirateur, le projet prévoyait l’exposition d’une douzaine de toiles qu’Éric a dû exécuter en 60 jours! Le défi a été relevé haut la main et il s’est soldé par la vente de la plupart des œuvres exposées. 

Aujourd’hui, lors de notre rencontre, Éric a tenu à exprimer toute sa gratitude à Sébastien et la famille Antoine (Alex, Léandre et Fritz) pour leur soutien. Dans le même souffle, il mentionne aussi sa femme de plus de 28 ans, Caroline Roussel, dont le support  infaillible lui a permis de devenir l’homme et l’artiste exceptionnel qu’il est aujourd’hui.

Une autre rencontre mérite une mention spéciale dans le parcours d’Éric, celle avec Mylène Paquette, la première femme à traverser l’Atlantique à la rame. Grâce au téléphone satellitaire, Mylène transmettait régulièrement un mot lié à son aventure, qu’Éric incorporait dans la toile célébrant cet exploit (voyez le lien ci-dessous). 

Un artiste en ville

Le 150e anniversaire de notre arrondissement invite à une réflexion quant à la place de l’artiste dans la société. C’est aussi une formidable occasion pour redéfinir la manière d’intégrer l’art et les artistes  dans le tissu social. Trop souvent associés à une certaine marginalisation, les créateurs façonnent notre conscience collective à un degré qu’il est difficile de sous-estimer. Le premier visage d’un Québécois a été pour moi celui d’un artiste (un chanteur à la coiffure explosive et au nez proéminent – qui a deviné?). Verdun abrite de nombreux artistes à la renommée souvent internationale, pourtant, ils sont quasiment invisibles chez eux. La question est posée, toutes les réponses sont bonnes. En attendant, suivez les liens inclus pour visiter l’œuvre d’Éric. 

Éric Santerre FB

Mylène Paquette Éric Santerre FB

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