Par Mario Lefebvre
Collaboration spéciale
Nom : Petit-duc maculé
Nom scientifique : Mégascops Asio
Nom anglais; Eastern Screech Owl
Famille des Strigidés
Pour commencer la semaine, je vous fais voir en photo le petit-duc maculé que j’ai réussi à dénicher. Au moment même où mon regard s’est arrêté sur cette cavité à demi fermée, j’ai senti que j’allais peut-être enfin trouver un quelconque oiseau dans ce trou, à part un écureuil. M’y rapprochant à pas feutrés, mes bottes enjambant la giboulée, je me suis appuyé le dos à un arbre pour zoomer de façon claire et précise. De là, je pouvais constater clairement dans mon objectif cette beauté de petit-duc maculé quasi impossible à voir à l’œil nu !
Le plaisir d’identifier ce volatile moins commun à quelques pas de mon domicile demeure une rencontre peu probable dans l’imagination d’une majorité des gens vivant dans les villes. Mais qui reste tout à fait possible !
Bien qu’il ne niche pas dans les arbres sur des rues passantes, le petit-duc se plaît très bien dans le parc parsemé de feuillus et sur nos territoires boisés à proximité des centres urbains.
Habituellement niché sur une branche ou dans le hublot d’une cavité, préalablement choisie dans un arbre mort, à l’affût de ses proies, le petit-duc guette de ses yeux jaunes perçants et de son ouïe exceptionnelle le mouvement des souris, des musaraignes et campagnols qui osent s’aventurer un peu trop loin de leur tanière.
Le petit-duc maculé se nourrit aussi bien de rongeurs que de petits oiseaux, de reptiles, d’insectes et d’invertébrés. Un coup ses aliments digérés, il régurgite les parties dures de ses proies sous forme de boulettes. Grâce à la férocité et la flexibilité de ses façons de chasser, il a parfois été surnommé »chat sauvage à plumes ».
Il est à noter que le petit-duc se distingue de ses congénères : les chouettes, par ses plumes touffues qu’il a sur la tête, caractéristiques qui demeurent exclusives dans la famille des hiboux. De plus, les ducs (petits, moyens et grands) possèdent sur leur tête des aigrettes, confondues à tort pour des oreilles. Quoique les études faites sur l’utilité des aigrettes ne s’entendent pas toutes, on dit que le petit duc peut à volonté changer la direction de celles-ci, indépendamment l’une de l’autre, afin d’orienter les sons plus subtils de ses proies vers ses oreilles. Une autre étude argue qu’il posséderait des aigrettes pour communiquer avec d’autres hiboux.
Enfin, ce hibou tout mignon vit partout au Canada, mais ne monte pas au nord du pays, là où les hivers sont trop rigoureux. Le petit-duc maculé est un oiseau nocturne ; il chasse du crépuscule à l’aube. Il mesure environ 22 centimètres de longueur pour une envergure d’ailes de 51 centimètres et un poids de 180 grammes. Il a la tête ronde et la queue courte. Il possède une dentelure à l’extrémité de ses ailes qui réduit le bruit de leurs mouvements la nuit.
La nidification se fait vers la fin mars, début avril jusqu’en juillet et la femelle aura de quatre à cinq œufs qui mettront de 28 à 35 jours pour éclore. Les petits resteront de cinq à huit semaines près de leurs parents monogames, avant d’être totalement autonomes.
Les rayures des plumes, semblables à l’écorce des arbres, font de lui un expert du camouflage, de mimétisme. Il épouse à la perfection la texture, les couleurs et les stries de l’arbre sur lequel il niche.
Ces chroniques feront des amateurs d’ornithologie un peu plus renseignés. Je vous convie au prochain thème qui sera, je l’espère, vous y intéresser plus encore !