Texte Marek Zielinski
Recherche Luz Garcia de Zielinski
PHOTO: Daniel Rochon
Quand il s’est présenté à la Librairie de Verdun en ce samedi chaud et suffocant, Francis Waddell avait avec lui un sac rempli des exemplaires de son livre, qu’il lançait cette semaine, et une petite chopine de fraises de son petit jardin. Un geste simple, mais qui décrit bien l’homme : il est dans le partage, dans la générosité. Son engagement dans les causes sociales remonte à loin.
Son roman intitulé Capitalis salus est un récit double, se déroulant dans deux époques différentes, mais qui aborde le thème commun de la justice sociale, de l’oppression capitaliste, de la vie humaine dans ses multiples aspects (alcoolisme, violence, gentrification, etc.). Fruit de huit ans de recherches et de l’écriture proprement dite (à temps perdu, comme le souligne Francis, homme engagé et papa d’un garçon préadolescent), ce roman arrive à point pour souligner à sa manière le 200e anniversaire de l’ouverture du canal Lachine et le 150e de la fondation de Verdun.
Un récit multiple
Ancré dans le quartier du Sud-ouest de Montréal, le récit déborde des références historiques : le moindre édifice a sa petite histoire, sa date de naissance, sa place. Quant à la forme, elle contient aussi bien le récit proprement dit, mais aussi de documents administratifs qui illustrent les métamorphoses du quartier, procurant au roman un cachet d’authenticité. Après une cinquantaine de pages, j’avoue être entré de plain-pied dans l’histoire – ou plutôt histoires – que l’ouvrage raconte. J’en profite pour relayer l’invitation de Francis à donner votre avis, favorable ou non, mais toujours constructif, sur le roman. Vous pouvez le faire en lui envoyant un message à l’adresse suivante : frank_waddell@hotmail.com. Vos remarques serviront à améliorer les versions futures du roman, qui a été auto-édité en nombre limité d’exemplaires. Ce souci de qualité et d’inclure les lecteurs dans l’élaboration est plutôt unique et fait l’honneur à Francis – il pense aborder avec le temps et grâce aux commentaires des lecteurs une maison d’édition (dans le meilleur des cas) ou tout simplement imprimer d’autres copies améliorées.
Le pouvoir des mots
Dans un monde que Francis décrit comme étant en feu, le travail de mémoire et de création est essentiel. La distance permet de comprendre et de décortiquer les mécanismes, parfois brutaux, parfois subtils, que le système économique emploie pour arriver à ses fins. Un citoyen averti court plus de chances pour se soustraire aux pressions du monde. Verdun est omniprésent dans les pages de Capitalis salus; c’est un endroit qui incarne les changements et les enjeux politico-économiques de notre temps.
En exergue du roman, Francis a placé une longue citation de Samian, un rappeur québécois, qui évoque le pouvoir des mots. Ce pouvoir demeure intact, malgré la prédominance d’image dans notre quotidien, car il contient de la durée. L’instantanéité de l’image le rend éphémère, tandis que les écrits restent, évoluent, se réinventent à chaque époque. Une image vaut mille mots, mais un mot seul peut créer un monde. Merci Francis pour ton invitation à faire un voyage et à créer notre monde.
Pour vous procurer son livre, faites une requête auprès de Francis ou alors un petit tour à la Librairie de Verdun (4750 rue de Wellington). Avec un peu de chance, il en reste peut-être quelques fraises pour ravir votre palais.

PHOTO: Francis
Un homme fier, photographié devant la Librairie de Verdun, l’auteur Francis Waddell.

Lors du lancement du livre, Francis Waddel était entouré d’amis et de membres de sa famille.