Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski
La haute cuisine a un pignon sur rue Wellington, au 3780 plus précisément, depuis bientôt quatre ans. Le restaurant Pigor a été rêvé tout d’abord puis concocté avec amour et passion par deux sœurs aux tempéraments différents, mais complémentaires : Julie Anne et Laurence Pilote. La première règne à la cuisine, la deuxième en salle, qu’elle a conçue et bâtie également. Pigor ouvre en 2018, quand les deux sœurs sont au début de la vingtaine. Deux associés les accompagnent au début, puis l’établissement devient une affaire de famille. En décembre 2021, Julie Anne endosse la toque du chef, et les deux sœurs peuvent désormais réaliser leur vision, basée sur leurs valeurs communes.
Quand les rêves d’enfance perdurent
Nées à Lasalle, les deux sœurs adorent gâter leur famille par la bouffe dès leur jeune âge. À 13 ans, Julie Anne rêve déjà d’un resto, et à 16 ans entreprend les études à ITHQ pour acquérir le savoir-faire nécessaire pour se lancer dans cette aventure. En 2017, Verdun entre dans le tableau grâce au local qui séduit les sœurs, et en 2018, Pigor ouvre ses portes. Le duo de choc – une funky créative et une sharp constructrice, selon leur propre définition – relève tous les défis qui sont autant des occasions d’apprentissage pour grandir et évoluer. Julie Anne vit à Verdun depuis 2015 et loue son ambiance particulière, un microclimat social basé sur l’entre-aide et l’ouverture. En plus, il y a le fleuve et la présence de la nature qu’elle affectionne.
La haute cuisine québécoise ne fait qu’émerger
La pandémie, ou plutôt les restrictions qu’elle a provoquées… ont constitué un choc pour Julie Anne. La restauration a été parmi les premiers à subir les fermetures. « Nous ne sommes pas essentiels! » – a constaté Julie Anne avec amertume. Puis son optimisme naturel a refait surface et avec lui le désir de redéfinir la restauration : c’est un art, une partie intégrale et constitutive de la culture au sens large. Une ville comme Montréal ou un quartier comme Verdun peut trouver son caractère unique grâce à la restauration. Appuyer l’art culinaire revêt alors une importance capitale – on appuie autant une activité économique qu’une expression de la créativité humaine. La haute cuisine québécoise existe bel et bien, et ne fait que prendre son envol. Son potentiel est énorme, soutenu par la diversité de ses influences et les produits locaux de qualité, variant selon les saisons bien définies. « Tout est possible! » – affirme Julie Anne avec conviction, et elle sait de quoi elle parle.
