Par Marek Zielinski
Recherche LUZ de Zielinski
La Well est fermée. Fermée aux voitures mais ouverte à la vie, aux promenades, aux rencontres. Elle est comme un salon accueillant avec de nombreux endroits pour s’asseoir, bavarder entre amis, partager un repas. Le projet pilote des années passées devient une tradition qu’on verrait bien prendre place même en hiver, pour une période plus courte. Prendre les skis pour aller à son resto préféré, les « garer » devant puis repartir en brûlant les calories. Moi je suis partant. Je signe où ?
L’avenir appartient aux villes ou aux arrondissements. C’est là que les idées les plus audacieuses peuvent se concrétiser, voire apporter des changements tangibles dans la vie de ses habitants. La grande politique, les enjeux mondiaux sont devenus si complexes qu’une lassitude générale se fait ressentir. Pour la contrer, cultivons notre jardin, arrangeons notre cour, balayons notre rue – et constatons avec satisfaction les résultats immédiats.
Nous avons la chance – est-ce vraiment juste la chance ? – d’habiter un endroit où on peut proposer et oser. Verdun est et sera encore plus un lieu d’expérimentation sociale. Plusieurs projets sont en étude, entre autres ceux liés au stationnement Ethel, un espace au potentiel énorme, situé près de la Well et du métro. Galerie à ciel ouvert, jardins étagés, zone de spectacles, ateliers de création – il se prêterait à tout ça, et bien plus, mon imagination peine un peu à voir les possibilités ; je compte sur vous pour brasser les idées et les soumettre.
Pour la Well, je rêve des soirées en musique où ceux qui le souhaitent pourraient sortir gratte, violon, tuba ou même un peigne pour faire découvrir aux autres leurs talents cachés (il faudrait bien évidemment coordonner tout ça, une cacophonie peut vite arriver!).
Au cours de nos promenades, répertorions les endroits difficiles d’accès aux personnes en fauteuils roulants. Créons une base de données, faisons une estimation des coûts, et lançons une campagne d’autofinancement. Que Verdun devienne un lieu d’inclusivité total, sans limites – voilà un beau projet, une image qu’on aimerait associer à notre arrondissement!
Le confinement semble avoir un effet rassembleur. Nous avons partagé une expérience commune qui a créé une complicité, qui a surtout fait comprendre l’importance d’espaces publiques (un parc, une rue, une plage). On peut le faire dans un resto ou chez soi, comme on peut aussi souper au bord du fleuve, dans un décor enchanteur.
Pour changer, il faut remplacer les vieilles habitudes par des nouvelles, plus saines. Nous sommes en train de changer nos habitudes collectives. Il suffit de se donner des objectifs et les moyens de les atteindre, au niveau personnel, dans notre gang d’amis, dans la communauté par la suite. Un grand chansonnier espagnol chantait qu’il n’y a pas de chemin mais qu’il se fait en marchant. Et je crois que nous sommes en marche !
Pour la rubrique Chapeau aux gens et aux lieux de ma communauté