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Jeudi, 05 décembre 2024

Les doigts magiques de Françoise Bourgeois

Par Marek Zielinski
Recherche de Luz Garcia de Zielinski

Qui pense à l’art, pense au résultat final, à l’œuvre finie. On évalue son originalité, on devine l’inspiration derrière, on prédit son impact. Ce qu’on oublie trop souvent, ce qu’un tableau, ce sont des milliers de coups de pinceau ; qu’une sculpture, c’est la somme des coups de ciseaux sous l’action du marteau. Une œuvre est toujours soutenue par une technique, ou par un ensemble de techniques, des gestes concrets dont la précision s’acquiert avec des années de pratique.

Aussi loin qu’elle remonte dans sa vie, Françoise Bourgeois a toujours été attirée par l’aspect pratique de l’art, par le travail manuel qui, à force de répétitions et du perfectionnement, sublime le matériau brut pour qu’il se transforme en objet d’art. L’attrait est devenu une passion, qui ne l’a jamais quittée. Son insatiable curiosité l’a menée à toucher à presque tout, de macramé à la création de bijoux, en passant par le tricot et la calligraphie.

Françoise est arrivée à Montréal en 2009, pour y rejoindre sa fille. Elle s’est établie aussitôt à L’Île-des-Sœurs qu’elle n’a plus quittée depuis. Elle y trouve tout ce que son tempérament et sa sensibilité artistique recherchent : une nature splendide aux portes de son condo, un fleuve royal et la proximité d’une ville aussi fascinante que Montréal. Grâce à son compagnon musicien, virtuose de la guitare, son univers englobe et se nourrit de tous les arts.

Autodidacte, Françoise trouve son inspiration dans ce qui l’entoure et, occasionnellement, chez les autres créateurs comme Niki de Saint Phalle, une femme et artiste d’exception qui a marqué son temps par son talent et son esprit libre.

Férue de la photographie, qu’elle pratique depuis plusieurs années avec une prédilection pour la nature et le monde animal, Françoise découvre la calligraphie, chinoise d’abord puis arabe ensuite. Elle est séduite par le geste, précis, maîtrisé, presque contemplatif que l’art de la calligraphie exige. Le confinement causé par la pandémie lui permet de suivre des cours au Musée des Beaux-Arts avec Mohammed, un prof syrien.

La création des bijoux, sa passion la plus récente, lui permet d’expérimenter avec les matériaux nouveaux (argile polymère, métaux variés) pour créer toute une collection de pendentifs et de boucles d’oreilles aux couleurs et formes extraordinaires. Françoise se promène avec ses objets dans les résidences pour des personnes âgées pour les initier à cet art et les encourager à explorer leur côté créatif. Elle leur transmet cette étincelle qu’elle-même a reçue et qui illumine sa vie. Dans notre climat nordique, cette petite lumière peut faire des miracles !

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