Carte postale d’un Verdunois en vacances
Un billet de Jean-Guy Marceau
La vie est un rendez-vous surprenant et intrigant avec son lot de malheurs et de bonheurs. Je vous le partage, un de ces bonheurs.
Un deuxième voyage en Corse, un deuxième mariage avec cette fabuleuse île. Mon premier contact avec cette magnifique région fut spontanément attendrissant. Une course contre-la-montre cependant, Voyage-Express en autocar, avec une trentaine d’étrangers belges et français. Nous parcourons en cinq jours une île étonnante et accueillante. Accompagnés d’un guide corse théâtral, tout aussi essoufflant que les routes sinueuses et imprévisibles. On nous mène de Bonifacio à Centuri, en passant par Porto-Vecchio, Bastia, traversant les immenses murales rocailleuses vers Calvi, Ajaccio et encore… Un marathon organisé où l’on voit tout et rien. Dans mon cœur, un goût de, j’y reviendrai.
Octobre 2024. J’ai la chance et l’opportunité d’habiter chez une adorable amie corse à 100 %. Je me dépose sur cette île comme un papillon sur une fleur. J’apprécie chaque moment. Tous les jours sont un jour de grâce. Le soleil d’octobre joue à cache-cache avec de gros nuages joufflus. J’écoute, je sens, je savoure la Corse, où j’avance à petits pas en elle. Des promenades dans le mythique maquis me rappellent le trésor des lieux, le silence des pierres et la fragilité de l’espace. De formidables randonnées qui se terminent sur de splendides criques aux eaux, de couleur turquoise, cristallines… La mer trop belle ! Je me baigne dans son ventre frais et j’apprécie.
Seul au monde. L’expression d’un beaucoup plus grand que soi, sous mes yeux humides de bonheur et de reconnaissance.
Un autre jour, c’est la découverte de jolis petits villages roux arrachés à la montagne. Des villageois hospitaliers et typiques. Dix-sept heures : c’est l’heure de la pétanque en face d’une église du XVIIe.
Allez, Jean-Guy, tu pointes ou tu tires ?
Un repas copieux et savoureux nous attend chez nos hôtes, au cœur grand comme la Méditerranée. Soupe du pays et sanglier au menu. Des résidents généreux qui ont aussi la Corse tatouée sur leur cœur.
Ils ont invité un ami, musicien et chanteur, qui apparaît dans le petit salon et ferme la soirée étoilée avec tendresse. Il est où le bonheur ?
Faire l’ascension des montagnes, comme un tête-à-tête adolescent. Des sentiers millénaires où les bergers ont semé bien avant nous des graines de bonheur à tout vent. La mer et la montagne sont ancrées dans l’âme des Corses qui ont inventé l’hospitalité, malgré leurs dessous quelques fois bourrus, leur détermination légendaire, leur fierté contagieuse et leur désir de s’affirmer comme peuple vivant et vibrant. Je l’ai ressenti encore hier soir lors d’un concert du groupe Chjami Aghjalesi…, une référence de la musique corse qui perpétue la mémoire et les traditions insulaires. Je n’ai rien compris et j’ai aussi tout compris : la Corse !
Je pourrais en dire beaucoup plus, mais ma pudeur m’interdit de tout dévoiler. Comme un grand amour, je conserve en moi, les meilleures images que je souhaite éternelles et immortelles comme l’huile essentielle qui, pour moi, symbolise l’île de beauté…
Merci Florence, Sylvie… et tous les autres pour ce cadeau.
