Carotte sauvage
Daucus carota
Wild carrot
Ordre des apiales
Famille des apiacées
Texte et photos de Mario Lefebvre
Le nom de carotte sauvage vous dit quelque chose ? Son nom n’est pas à la hauteur de cette fabuleuse plante vivace bisannuelle souvent méconnue. Son appellation définit la partie enfouie dans le sol. Ce que nous voyons de cette plante est plutôt de grandes tiges au feuillage semblable à la fougère. Portant un nid de dentelle blanche maculée d’une tache de couleur pourpre au centre de la fleur. Cette dernière sert de repaire aux insectes pollinisateurs. Du haut des airs, abeilles, bourdons, guêpes, frelons, syrphes et j’en passe, viennent la butiner. Grandement appréciée, elle n’est pas envahissante et précieuse pour la biodiversité.
Il s’agit donc d’une plante à la fois comestible et médicinale : tout se mange, sa racine, ses fleurs en salade et les graines qu’elle produit à la fin de l’automne. En ajoutant les graines à votre pain maison, vous goûterez des saveurs inédites. Ou pour agrémenter vos mets, qu’ils soient salés ou sucrés. La carotte sauvage est connue sous le nom de nid d’oiseaux ou dentelle de l’évêque et finalement dentelle de la reine Anne, en anglais Queen Anne’s lace. La légende entourant le nom de dentelle de la reine Anne, vient du fait qu’à l’occasion, il arrivait à la reine de se piquer lorsqu’elle cousait la dentelle. Sur les images, vous serez à même de constater qu’au beau milieu de cette ombellifère d’une blancheur éclatante, se trouve une petite fleur stérile d’une couleur rouge violacé. Cette tache rouge rappelle la goutte de sang versée par la reine sur la dentelle immaculée.



Souvent, la carotte sauvage est confondue avec trois autres plantes, dont deux d’entre elles sont mortelles ! La cicutaire maculée et la grande ciguë. Quant à la berce du Caucase, elle peut vous infliger des brûlures au deuxième degré. Afin de ne pas s’y méprendre, la carotte sauvage possède une tige et des feuilles pubescentes, c’est-à-dire velues. De plus, la carotte sauvage est la seule ayant une petite tache rouge à son centre, mais attention ! Certaines fleurs n’en ont simplement pas, c’est l’exception à la règle, dans la nature.
Ces photos ont été prises à la porte du majestueux fleuve Saint-Laurent, le long des berges verdunoises. M’efforçant de rendre la beauté à la beauté, je choisis l’angle avec lequel les autres teintes florales serviront de deuxièmes éléments à mon sujet principal. Le bleu, c’est l’eau, le vert, le feuillage. Le rose, le mauve et le jaune sont les suppléments de couleurs naturelles, qui font rejaillir la pureté des fines fleurs découpées.