Revue de Presse, Annabelle Blais et Pascal Dugas Bourdon, Journal de Montréal. Photo Pierre-Paul Poulin
Plusieurs écoles ont été construites sur des terrains contaminés, mais Québec ne sait toujours pas lesquels devraient être décontaminés en priorité en fonction des risques.
Le ministère de l’Éducation est responsable de quelque 400 terrains problématiques où l’on trouve des écoles primaires ou secondaires, des cégeps ou des bâtiments administratifs, selon un document diffusé grâce à une demande d’accès à l’information.
Toujours pas de plan
Nous avons voulu savoir lesquels étaient dangereux. Le ministère ne pouvait répondre puisqu’il est encore à l’étape de l’élaboration des méthodes pour classer les terrains selon les risques pour la santé et l’environnement. Ces risques seront ensuite identifiés pour chaque terrain, et finalement un plan de décontamination sera établi.
Dans son rapport de 2018, la vérificatrice générale demandait notamment à la Commission scolaire de Montréal, qui possède le plus grand nombre de terrains contaminés dans le réseau scolaire, d’accorder une priorité aux terrains présentant des risques élevés.
Invité à faire le point, le porte-parole de la CSDM nous a plutôt suggéré de faire une demande d’accès à l’information. Nous attendons toujours la réponse.
On ne compte que deux écoles de Québec dans la liste du ministère, soit le CFP Wilbrod-Bhérer (5 M$) et l’école Des Berges (86 000 $).
À défaut d’informations sur la nature de la contamination, un document du ministère de l’Éducation précise les coûts estimés de réhabilitation.
Sur un ancien dépotoir
La facture totale est estimée à 265 M$. Le plus gros chantier, évalué à 15 millions $, est le terrain de l’école secondaire Monseigneur-Richard (édifice Rhéaume), à Verdun, à Montréal, où se trouvait un site d’enfouissement.
« Il s’agit d’un dépôt de surface où différents matériaux, dont des déchets, ont été utilisés pour gagner du terrain sur le fleuve », explique Éric Forest, porte-parole de la Direction régionale de santé publique (DRSP).
La dégradation des déchets libère du biogaz qui contient surtout du méthane et du gaz carbonique.
« Le biogaz peut causer une explosion lorsqu’il s’accumule en grande quantité dans une pièce fermée », précise-t-il.
L’école a été construite en 1967 sur des pilotis, précise la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. Les biogaz ne s’accumulent pas à l’intérieur car il y a une ventilation naturelle sous le bâtiment, ajoute la DRSP, qui a visité l’école en 2018.