Genevieve Desautels
Collaboration spéciale
BLOGUE INVITÉ. Avez-vous déjà remarqué que les autres nous offrent très souvent un reflet de qui nous sommes?
Personnellement, c’est un professeur qui m’a aidé, il y a une dizaine d’années, à prendre conscience de ce phénomène. Depuis ce temps, lorsque quelque chose me plait ou à l’inverse me dérange chez l’autre, je me demande systématiquement quel reflet ce comportement me renvoie.
Ce qu’il me reflète me fait parfois prendre conscience de qui je voudrais être, de ce que j’aimerais avoir et, souvent, de ce que je veux cacher, autant à moi-même qu’aux autres.
Je me suis rendu compte que souvent, la personne qui fait émerger chez moi des émotions plus négatives agit d’une manière que je n’oserais jamais reproduire. Au fond, c’est mon propre reflet qu’il me renvoie qui me heurte davantage que le comportement lui-même. Personnellement, c’est souvent la rigidité de mes principes, mes peurs et mes zones d’ombre qui mettent à nue ma vulnérabilité qui sont en cause.
L’opposé est également vrai. Lorsque je développe des affinités ou que je deviens admirative envers une personne, c’est généralement parce qu’elle me reflète mon potentiel de développer ce que je juge être des compétences et des attitudes positives.
C’est donc en suivant cette même idéologie qu’aujourd’hui je donne aux autres ce que je souhaite apprendre à recevoir.
Pour plusieurs, il est beaucoup plus facile de donner que de recevoir. Vous n’avez qu’à penser à votre réaction lorsqu’on vous complimente sur un vêtement, une nouvelle coiffure ou sur une réalisation professionnelle ou personnelle. Généralement, un peu mal à l’aise, on répond spontanément une phrase qui diminue l’impact de la reconnaissance ou de la rétroaction reçue, plutôt que d’accueillir ce « cadeau » avec un merci authentique, assumé et heureux.
Ainsi, si au fond de moi je souhaite recevoir davantage de reconnaissance, il est fort probable que j’agisse ainsi.
Afin de renverser la vapeur, l’exercice intéressant à mettre en pratique est de s’offrir de la reconnaissance avec une intention de bienveillance.
En devenant des témoins privilégiés de la réaction que génère notre reconnaissance chez l’autre, nous serons à même d’apprendre comment en recevoir. Nous deviendrons conscients du type d’émotion que nous voulons faire vivre à celui ou celle qui nous offrira ce que l’on souhaite recevoir.
Cet exercice vous pouvez l’essayer en offrant votre argent à des causes ou des personnes dans le besoin, en offrant un sourire à un passant, un compliment à votre adolescent, une rétroaction positive à un patron ou un employé, en offrant son aide à un collègue débordé, en collaborant avec un autre département, en acceptant les nouveaux projets et idées de votre conjoint ou tout simplement en vous offrant du temps de qualité en solo.
Peut-être cet exercice vous sortira-t-il de votre zone de confort, mais c’est pour une bonne cause: vous faire du bien et faire du bien aux autres!
J’ai la conviction que si chacun peut permettre à l’autre de s’apprécier dans le reflet du miroir qu’il lui renvoie, nous aurons fait un pas de plus vers une société et un monde du travail davantage bienveillants.
(Photo 123RF)